L’artiste invité : l’humoriste Sandra Colombo

Sandra Colombo, j’avais déjà eu l’occasion de la rencontrer dans une autre vie, et de l’interviewer pour un précédent spectacle. Je lui ai donc tout naturellement proposé d’être mon invitée sur ce nouveau projet. Et elle a accepté tout de suite avec enthousiasme.

Quel est son rapport avec l’univers des Drag Queens, avec le monde LGBT et quelle est son actualité, toutes les réponses sont juste ci-dessous.

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Peux-tu nous dire quel est ton « rapport » avec l’univers des Drags Queens ?

J’adore les Drag ! Je trouve cet art (car oui, n’ayons pas peur des mots, quiconque a déjà essayé de faire deux traits d’eye-liner identiques voit la difficulté) incroyable. C’est extrêmement créatif, tant dans les costumes, le maquillage, les perruques, que dans la recherche de son personnage. Je suis absolument fascinée. Pour moi, c’est du théâtre puissance mille. Avec une revendication « politique », qui fait bouger les lignes. Il faut beaucoup de courage, je trouve, pour assumer tout ça.

En connais-tu ?

Je connais les « très connues », celles de Netflix. Merci Ru Paul ! Mais ma première rencontre avec les Drags a eu lieu il y a fort fort longtemps, quand j’usai mes chaussures à talons dans les soirées du Bataclan, les Follivores et les Crazyvores…Ca nous rajeunit pas tout ça…J’y ai croisé de nombreuses fois Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence et je suis tout de suite tombée en amour !

Assistes-tu parfois à des shows ?

Oui, je suis allée voir l’une des Drags de RuPaul’s Drag Race, mais je préfère ne pas citer son nom tellement son show était nul. Je devais aller voir Sasha Velour aux Folies Bergère, c’était même mon cadeau de Noël, j’attendais ce show avec impatience, mais malheureusement quelqu’un a mangé un pangolin. J’attends donc le report des dates, j’espère qu’elle pourra revenir en Europe avant que je ne sois en déambulateur 🙂 Je suis également allé dîner dans un resto qui propose une soirée Drag (le 4 pat dans le marais) et c’était super, même si ce n’est pas vraiment un show avec lyp sync et tout.

sandra colombo interview dragqueens.fr

Aimerais-tu avoir une transformation totale toi-même pour essayer ?

 J’adorerai ça ! Je me demandais justement si ça existait et ou je pourrais le faire ! Si tu as des adresses, je suis preneuse ! Je n’aurai pas besoin de tucking, c’est déjà un bon point :-))

Je sais de source sûre que tu as beaucoup de fan parmi la communauté LGBT. Ca te fait quelque chose ?

J’en suis ravie ! J’ai toujours aimé cette communauté, qui réunit des gens très différents. J’ai beaucoup beaucoup fréquenté cette communauté il y a quelques années, je sortais beaucoup dans le Marais, aux soirées du bataclan et tout ça. Maintenant, c’est plus calme, je fais plus des soirées à la maison 🙂 Je suis effarée et très en colère de cette résurgence de l’homophobie. C’est vraiment quelque chose que je ne comprends pas. C’est un signe de régression de notre intelligence collective je trouve. Que notre vie sera triste sans la communauté LGBT ! Pourquoi avoir peur de quelqu’un qui aime différemment ?

Parlons un peu de toi. Comme tout le monde de la culture, tu as été mise à l’arrêt avec notamment une privation d’Avignon cet été. Comment vas-tu ?

C’est une période très bizarre que l’on traverse en effet. J’ai fait la dernière représentation de mon spectacle le soir ou les bars, les restos et les petits théâtres ont fermés. J’ai appris la nouvelle 1 minute avant le lever de rideau, c’était très étrange de jouer en sachant que c’était terminé pour une période indéfinie. Il y avait une sorte d’irréalité… Et puis les mauvaises nouvelles se sont enchaînées : annulation de dates de tournées, du festival d’Avignon… J’ai vécu une sorte de sidération, comme beaucoup d’entre nous je pense. Mais il y a aussi eu des choses vraiment chouettes : j’ai profité de cette période pour me créer un petit personnage (Gwendola, qui est standardiste au CULCUL, le Centre Urbain de Lutte contre le Coronavirus Ultra Laid) sur Instagram et Facebook.

Ça m’a obligé à poster tous les jours un contenu nouveau, et franchement, c’est beaucoup de travail ! J’ai aussi fait deux fois par semaine des instalive avec les gens qui me suivent. Et ça a été extraordinaire ce partage. Ça me manque ! Je réfléchis à pérenniser ce rendez-vous à la rentrée, mais là aussi, c’est très chronophage et ça demande de la préparation, donc, à voir. Cette période m’a aussi obligé à repenser à ce que j’ai vraiment envie de dire sur scène.

sandra colombo interview dragqueens.fr

J’imagine que tu as hâte justement de remonter sur scène ?

Oui, j’ai un manque absolu de cet échange avec le public, de ce spectacle vivant. C’est là qu’on voit la limite des réseaux sociaux et des échanges virtuels. C’est super, ça nous a permis de rester en contact. Mais malheureusement rien ne remplace l’humanité d’un spectacle au théâtre, cet échange si bouleversant parfois.

 Tu travailles d’ailleurs déjà sur ton nouveau spectacle, est-ce que tu peux déjà nous en dire un tout petit peu en exclu ?

Alors, oui en effet. Je me suis lancée dans un pari un peu fou, de créer un nouveau spectacle en moins de deux mois. Ce sera un spectacle que je qualifierai « d’humaniste ». Comment faire pour vivre tous ensemble sur la même planète ? Nous tous avec nos différences ? Vaste sujet hein 🙂

En espérant que tout se passe bien, sais-tu d’ores et déjà où et à partir de quand tu pourras le proposer ?

Je retrouve la scène le 12 Septembre, à la Comédie des 3 bornes au créneau de 20 heures. J’espère que le virus nous laissera la possibilité d’exercer notre métier ! Et que les gens auront toujours envie de venir au théâtre !

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Merci encore a Sandra Colombo pour son temps et sa disponibilité, c’est presque une amie qui répond toujours présente. N’hésitez pas à aller la découvrir dès ce 12 septembre dans sa salle fétiche la Comédie des 3 bornes. C’est dans le 11eme arrondissement de Paris, avec son tout nouveau spectacle Que faire des cons ?

sandra colombo interview dragqueens.fr visuel spectacle

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