L’artiste invité : Gregory Dillon

Gregory Dillon, je l’ai découvert au détour d’Instagram. En premier, j’ai vu sa petite gueule mignonne ahah. Mais ensuite, je me suis intéressé à sa musique et à son univers. Tous ses clips et ses photos sont funs, colorés, voir un peu kitsch, dans le bon sens du terme.

A l’occasion de la sortie de son premier EP, Gregory a accepté ma demande d’interview. Découvrez cet artiste américain sympathique qui nous parle de sa musique et d’homosexualité.

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Quelle est ta relation avec le monde des Drags ?

J’ai grandi dans des banlieues où la seule influence Queer est venue du fait de voir ma mère enseigner le cardio step aérobic à un groupe de femmes en justaucorps des années 80. À part ça, c’était une période de sécheresse. Ce n’est qu’après l’université que j’ai déménagé à New York, où j’ai été amené à mon premier club gay, et à mon premier spectacle de travestis. La Queen faisait un lypsinc sur une scène de Titanic, où elle se prenait pour un modèle… Mais il se trouve qu’elle avait cette SUPER fourrure de castor poilue à l’entrejambe.

Je n’avais jamais été aussi mort de rire de ma vie. Je fais une avance rapide vers 2021, où le Drag entoure tant d’aspects de ma culture, je ne peux pas passer une heure sans dire « HENNEY ! » Le Drag vous amène à aimer plus profondément votre fantasme, et je suis là pour ça.

La question que nos invités ne peuvent pas manquer est la suivante : Tu aimerais un jour avoir une transformation totale en Drag, si ce n’est déjà fait ?

Pour être honnête oui bien sûr, j’aurais besoin de beaucoup d’aide cependant. J’ai encore des frissons en pensant à ma seule tentative – pour Halloween. J’étais le tableau de la Dame de Shallout. Elle est assise dans un bateau, peignant ses longs cheveux roux. J’ai construit ce mini canoë autour de ma taille et j’ai fait pendre ces petites jambes sur le côté qui était rempli d’alcool. Mon maquillage était terrible, mais cette perruque rouge me donnait une impression de chic.

Tu viens de sortir ton premier EP, SAD MAGIC, il y a peu. As-tu déjà vu les réactions et es-tu content de l’accueil ?

Utiliser les médias sociaux de manière professionnelle est très complexe. Car il y a tellement de manières dont ils peuvent toxique et nous toucher. Cependant, le soutien et l’enthousiasme des fans (que j’appelle des anges) me rendent très humble et me permettent de garder le moral. Ma musique a commencé pour moi. Maintenant, elle s’est étendue aux personnes qui l’aiment.

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Ton univers artistique est coloré et pop. Peux-tu nous en parler en quelques mots ?

En fait, je veux que les gens voient mon univers coloré et se sentent inspirés de faire fondre leurs crayons aux micro-ondes (non en fait, ça a l’air dangereux ! rires). Ma mère était non seulement une prof de cardio-danse des années 80, mais aussi une artiste. Elle m’a inspiré et enseigné à me salir les mains et à essayer toutes sortes de supports visuels. Sans elle, je ne serais pas l’artiste que je suis !

As-tu des influences culturelles qui t’ont fait aller vers ce côté pop travaillé ?

Les Drag Queens repoussent les limites de l’identité visuelle et il y a d’innombrables Queens que je pourrais énumérer qui m’ont influencé en tant qu’artiste. J’ai une photo encadrée de Sasha Velour au-dessus de mon lit, vers qui je me tourne toujours pour trouver un équilibre entre le camp et le glamour. Dans le monde de la musique, Yelle est ma favorite pour son côté perturbateur et doux. Elle est l’une de mes artistes de spectacle préférées.

Tu es gay, je ne révèle rien. Est-ce important pour toi en termes de visibilité que cela soit connu ?

Pour moi, il est vraiment important de montrer mon identité homosexuelle aux autres jeunes homosexuels. Je n’avais pas beaucoup d’exemples proches de chez moi pour m’identifier. Cependant, j’espère que la prochaine génération d’artistes n’aura pas besoin de laisser le queerness définir leur genre. La musique est universelle ! J’adore quand des hétéros viennent me voir et me disent qu’ils aiment mon morceau Plastic Ferrari, sans même savoir que c’est l’histoire d’un homme encore dans le placard, Ken Doll.

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Tes clips sont très esthétiques et souvent très drôles, c’est toi qui as les idées ?

Si vous aviez le même père que moi, vous auriez aussi le même sens de l’humour bizarre. Il est la première personne à mettre une perruque et à se pavaner pour la famille, et la première personne à essayer de lancer un nom de Drag. J’aime son comportement insouciant et j’essaie de suivre ses traces autant que possible.

Pour finir, quand la situation sera meilleure, peut-on espérer te voir un jour en concert en France ?

Je ne veux rien de plus que de faire un concert en France. Peu importe que ce soit une grande scène, un pub, le haut d’un toit éclairé ou le bas d’une cave. Emmène. Moi. En. France !.

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Merci encore à Gregory Dillon pour son temps et ses réponses. Vous pouvez découvrir son univers et sa folie sur son instagram et visionnez les clips que nous évoquons ici sur Youtube.

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