L’artiste invité : David Serero
Il m’est difficile de résumer notre invité du jour, tant David Serero est un artiste complet. Chanteur d’opéra dans le monde entier, producteur, arrangeur, programmateur et j’en passe, David est une personne qui travaille très dur et beaucoup. Je ne vous cache pas que je suis très fier d’avoir déjà pu le croiser et qu’il me fasse le plaisir d’être l’un de mes invités sur un site qui parle de DragQueen.
Il est ici pour parler Scarface, The Al Capone Musical sa toute nouvelle production. Je vous laisse découvrir ci-dessous son travail, son projet et son rapport avec les Queens.
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Bonjour David,
Merci d’avoir accepté mon invitation pour une interview.
Merci à toi pour cette belle invitation. Je suis très honoré !
Pour commencer, peux-tu nous dire quel est ton rapport avec l’univers Drag ? Comment as-tu découvert cela et en connais-tu ?
J’ai toujours été fasciné par cet art. Pour moi, c’est la définition du music-hall : De la chanson, du costume, de l’humour et une joie de vivre qui défie tout autre art de la scène. J’en ai découvert en sortant au Queen, il y a plus de 20 ans. Je suis allé voir plusieurs shows où certains Drag étaient programmés. Moi-même en tant que producteur et programmateur, je programme souvent des Drag Queen pour des shows et des événements. C’est la satisfaction du public garanti ! Je tiens à apporter mon soutien à toute la communauté Drag et celle de la LGBT+, pour laquelle je me considère un allié et un ami. J’ai tellement d’amour, d’admiration et de respect pour cette communauté.
Toi qui voyages dans le monde entier, as-tu déjà eu l’occasion d’assister à des spectacles de Drag ?
Oui, toujours. À New York, où je vis, il y en a beaucoup. Je crois même que c’est la capitale ! Il y aussi eu des shows TV tels que Ru Paul qui ont aidé à démocratiser cet art.
Aimerais-tu un jour être pris en main pour avoir une transformation pour le plaisir ?
Je te jure que c’est mon rêve ! On le fait quand tu veux !
Parlons un peu de toi. Tu viens d’officialiser ton nouveau spectacle Scarface, The AL CAPONE Musical. Comment s’est fait le choix d’écrire sur ce personnage ?
C’était un mélange de plusieurs éléments. Il y a le côté diabolique du personnage que je voulais explorer et surtout ses débuts en tant que gangster. J’ai toujours été fasciné par le fait qu’une personne ne parte de rien et arrive au sommet, et surtout laisse une trace mondiale et dans l’histoire, comme par exemple Napoleon et Leonard de Vinci. Il y a aussi la période musicale et les costumes qui me plaisent. Je cherchais à présenter le style « gangster » en musique, et j’ai tout de suite trouvé avec le « gangsta rap » et le Hip-Hop. J’ai donc pris des chansons de la période de la prohibition (1920-1930) que j’ai réarrangé et adapté dans un style hip-hop. J’y ai ajouté de l’Opéra, Comédie musicale, Jazz et drama. Le résultat est unique !
Tu as débuté la création de ce spectacle en 2015, est-ce que cela veut dire que cela a pris énormément de temps pour l’écriture et le travail musical, où tu as fait des pauses pour d’autres projets entre temps ?
J’ai fait beaucoup d’essais sur les arrangements musicaux. J’étais aussi très pris par mes saisons théâtrales à New York. Je fais plus de huit grosses productions par saison à New York, plus des concerts et des festivals. Avec le confinement, j’ai eu plus de temps pour travailler dans mon studio d’enregistrement. Car j’avais déjà sorti une version en 2015, mais depuis j’ai fait beaucoup de progrès en tant que producteur et chanteur, donc je voulais tout refaire. Avec moi, tous mes shows sont des « work in progress », que j’améliore entre chacune des représentations, donc je n’ai pas fini de travailler cette œuvre.
Tu n’as à aucun moment abandonné ce projet, on peut dire que tu es quelqu’un d’obstiné et qui va toujours jusqu’au bout ?
Tu es trop gentil, mais oui, c’est vrai et c’est d’ailleurs mon seul talent. Celui de ne jamais lâcher. C’est ce qui a toujours défini ma carrière. Il est important de toujours foncer, mais avec politesse et élégance. Il faut écouter les autres et répondre avec deux mots : Oui Monsieur/Madame, avec plaisir, mille mercis. Je crois à tous mes projets et me donne à 2000 %. J’ai une telle gratitude pour chaque opportunité quelle qu’elle soit. Scarface, va beaucoup faire parler de lui. J’ai travaillé très dur pour apporter quelque chose de nouveau au public, l’avenir nous le dira si ça fonctionne.
Peux-tu nous parler du processus du choix des titres et du travail de réorchestration qu’on est impatients d’entendre ?
J’ai choisi des standards de la prohibition (20s/30s) que j’ai complément reconstruits, arrangés en hip-hop, et même ajouté des paroles de rap au milieu de ceux-ci, que j’ai moi écrit. Les couplets des standards sont aussi utilisés en dialogues. Les titres aussi ont un sens dans l’histoire du show, tout comme les paroles. J’étais très content de revenir vers mon tout premier métier qui fut celui de pianiste, arrangeur et producteur de musiques en studio.
Un premier single est annoncé pour bientôt, peut-on déjà avoir un petit mot dessus ? L’album est terminé lui ?
Il y a près de 5 singles produits. Deux sont prêts à sortir et ce sera : « Brother, Can You Spare a Dime? » qui ouvre le show. Le second sera « Minnie, the Moocher » qui arrive au tiers du show. Il y a aussi un autre titre qui est un classique de rap et que j’ai réarrangé en pure Jazz Big Band style speakeasy (c’est le seul pour lequel j’ai fait le chemin inverse de transformation). Je pense sortir cet automne un EP de l’œuvre avec 5 titres. L’album d’ici la fin de 2020, pour lequel le casting des voix féminines et autres voix, sera dès la rentrée. Mais les deux premiers singles sortent en août 2020.
Pour la version scène, as-tu déjà une date de prévue à nous communiquer ? En espérant que tout se passe bien d’ici-là ?
Alors, ce ne sera pas avant l’automne 2021 en Off-Broadway. Et puis j’espère pour Broadway sur 2022/23. J’espère aussi apporter ce show dans le monde entier, y compris en France.
Sachant de toi que tu es un bourreau de travail et un amoureux de la scène, je t’imagine plus qu’impatient de pouvoir remonter sur les planches ?
Oui, l’attente est trop longue. Même mes propres murs en ont marre de m’entendre (Rires). C’est dur de ne pas monter sur scène, et surtout le rire du public et les applaudissements sont mes guides dans la vie. C’est grâce à la scène que j’existe. En revanche, je me suis servi de cette attente pour faire les montages de plusieurs de mes shows à New York, et de faire un accord avec Amazon Prime qui va pour la première fois mettre des shows de Théâtre et surtout ceux de Off-Broadway, et d’opéra, ce qui est rare. Ils me font confiance, et j’ai des documentaires en cours de pré-production et nous commençons à filmer dès le mois d’août. Puis, j’ai aussi terminé l’écriture de plusieurs livres sur différents sujets, et j’ai pu terminer plusieurs pièces et adaptations.
J’ai aussi démarré des collaborations avec plusieurs marques en tant que directeur artistique et créatif (Creative Director) et programmateur d’une importante chaîne musicale très présente dans le Moyen-Orient qui va ouvrir sur les USA. Je continue aussi mes enregistrements et ai renouvelé mon catalogue. Il n’y a pas assez d’heures dans une journée à mon regret. J’espère venir à Paris et faire un show Drag avec toi !
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Merci encore à David Serero pour son amitié, son temps et sa confiance. Promis si j’arrive à le transformer en DragQueen un jour, tout sera sur le site.
Je vous laisse avec un extrait du spectacle, écoutez ci-dessous l’intégralité de Brother, can you spare a dime ? Suivez son actu sur son Instagram.
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