Amy Blake Parker, la Drag héritière
Mon invitée du jour est Amy Blake Parker, une Drag Queen que j’aime beaucoup. Celle-ci a accepté de m’accorder un peu de temps pour parler de son travail et de son maquillage.
Je vous laisse la découvrir ci-dessous.
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Pour débuter, peux-tu nous dire de quelle manière tu as découvert l’art du Drag ?
Je connais cet art depuis petit en ayant vu des films, des reportages et des photos avec des artistes Drags. Mais je n’avais jamais mis de mots ou de termes spécifique pour définir cet art et ces artistes. Je m’y suis réellement intéresser après avoir regardé RuPaul’s Drag Race il y a maintenant un an, un an et demi. Et en faisant des recherches, j’ai découvert l’histoire de l’art Drag, ses différentes facettes, ses artistes et ces multiples richesses.
Qu’est-ce qui t’a plu là-dedans ?
J’ai toujours été attiré par l’idée d’interpréter un personnage, de divertir. Et l’art du Drag m’a permis de définir mes rêves. J’aime le spectacle, la scène, les costumes, et le Drag est un art qui réunit tous ses domaines. Il nécessite beaucoup de polyvalence, et il permet de s’affranchir de la société et des conventions. C’est un art libérateur où, peut-être plus qu’ailleurs, on peut laisser libre court à nos visions les plus folles, où notre imagination peut se permettre de vivre.
Quelqu’un ou un évènement t’as aidé pour franchir le cap d’en faire toi-même ?
J’ai repris des études il y a de ça un an et j’ai eu un projet photo à faire où l’on devait se dissimuler derrière un masque. J’ai décidé de transformer mes traits, de me maquiller et d’arborer une esthétique plus féminine. C’est en voyant la photo mise en page comme une couverture de magazine que j’ai eu le déclic, où je me suis dit « C’est ce que tu veux faire, depuis tout ce temps, c’est maintenant. »
Pour parler D’Amy Blake Parker, comment la présenterais-tu en quelques mots ?
Amy Blake Parker est une héritière de la royauté anglaise, une Duchesse qui aime la classe, le protocole, le raffinement et la prestance que requiert sa position sociale. Mais qui en même temps aime et à besoin de se déchainer, d’extérioriser la rage, l’excitation et la fougue qui sommeille en elle.
Est-elle très éloignée de toi dans la vie civile ?
Je n’en ai pas l’impression. Amy Blake Parker peut être à la fois très réservée comme débridée, parfois même les deux en même temps. Il en est de même pour Thomas. Je suis assez timide et introvertie et en même temps, j’ai une fougue intérieure qui à besoin de s’exprimer. Cette dualité anime à la fois ma personne civile et mon personnage, c’est ça qui m’intéresse. Amy est une extension de qui je suis.
La grande différence entre Amy et Thomas, c’est qu’elle est beaucoup plus apprêtée et soignée. Dans la vie civile, je ne suis jamais coiffé, je ne fais pas vraiment attention à mon style, et mes vêtements favoris sont des chemises à carreaux et des joggings.
Est-ce que ton pseudonyme a une histoire ou une signification ?
C’est un foutoir de plusieurs de mes influences. Amy Blake Parker est la somme de personnes qui définissent sa personnalité et son esthétique.
« Amy » fait référence à Amy Winehouse, une artiste ô combien talentueuse que j’admire, tristement écorchée et partie bien trop vite.
« Blake » fait référence à Blake Lively, une actrice que j’aime pour sa générosité, son jeu et qui à une beauté solaire sans pareil. Et j’aime la mixité de son prénom, je trouve également qu’il à beaucoup de caractère.
Enfin « Parker » vient de deux femmes. La première c’est Sarah Jessica Parker, une icône de mode absolue, moderne mais qui emprunte aussi au classique. Cette femme pour moi à une grâce naturelle, un charme, et une fragilité qui me touche beaucoup.
La seconde c’est Miss Parker, un des personnages principaux de la série « Le Caméléon », une femme détestable, froide, et antipathique au possible, mais qui, et grâce à son interprète Andrea Parker, avait une assurance, une insolence et un charme magnétique fascinant.
Je trouve tes maquillages, peut-être un peu plus sobres que certaines, mais toujours superbes ! Comment as-tu appris à te maquiller ?
Merci pour le compliment ! C’est vrai que mes makeups sont moins prononcés que beaucoup d’autres. Je ne fais pas vraiment de « maquillage Drag » comme on peut le voir chez la plupart des Queens. Je mets des guillemets car je tiens à rappeler que le Drag n’est régi par aucune règle. Chacun est libre de se maquiller, de se créer un personnage selon ses propres choix et envies.
En ce qui me concerne j’aime les makeups moins outranciers, mais travaillés. J’ai appris seul en regardant des tonnes et des tonnes de vidéos, que ce soit de DragQueens ou de maquilleurs que j’admire. J’ai été puiser mes connaissances chez Linda Hallberg, Pat McGrath et aussi Marioncameleon. Ça m’a aidé à trouver mon style, du moins pour les yeux. Mon makeup est encore en construction, je ne suis pas complètement satisfait, notamment du teint, mais ça viendra !
Tu ne cherches pas sur les photos à cacher tes poils de torse. Est-ce un côté plus esthétique, pratique, ou est-ce « politique » pour toi ?
C’est un choix « politique » si on peut appeler ça comme ça. Je ne veux raser ni mes poils de torse, ni mes poils de jambes, tout comme je ne veux ni me tucker, ni redessiner ma silhouette.
J’aime cette ambivalence qu’il peut y avoir quand je suis en Drag. Le Drag n’est pas pour moi une façon de cacher l’homme que je suis. Je veux qu’on voit l’homme à travers mon personnage. J’aime quand on brouille les codes, quand on déforme les esthétiques. Même si dans mon cas, je le fais très sobrement.
Si je ne dis pas de bêtises, tu n’as pas encore fait de scène. Tu as envie d’en faire (quand tout cela sera possible bien entendu) ou tu préfères les réseaux sociaux ?
J’adorerais faire de la scène. Même si je dois avouer que la perspective de me retrouver face à un public me paralyse un peu, mais j’en ferais.
Je suis très introvertie de base, et me retrouver sur une scène est une de mes plus grandes angoisses, comme l’un de mes plus grands rêves. J’en rêve depuis tout petit. C’est dans cette optique que je fais des lives sur Instagram, pour pouvoir me préparer doucement, et gagner un petit peu en confiance.
J’adore faire mes photos et mes vidéos, mais j’aimerai beaucoup créer plus de liens et pouvoir partagez davantage à travers des spectacles, des projets ou même des conversations avec d’autres artistes et personnes.
Le contact réel reste primordial, rien ne remplace l’humain.
As-tu des projets que tu aimerais évoquer pour cette année ?
Je vais bientôt lancer des lives Instagram avec ma très chère Chlamydia Von Karma. Ça sera des talks shows sur différents sujets, dans la bonne humeur, la bienveillance, avec la volonté de s’amuser et de divertir.
Je travaille également à me lancer dans l’illustration, un compte Instagram y sera prochaine- ment dédier.
Et une fois que la situation sera plus vivable, j’espère pouvoir sortir, rencontrer d’autres artistes, partager et évoluer dans l’art du Drag et m’y épanouir. C’est un grand rêve pour moi que cet art.
Je te laisse le mot de la fin, si tu veux en profiter.
Pour commencer, merci de m’avoir donné la parole Patsy, ce fut un plaisir !! Et ensuite, ne perdez pas de temps, il passe trop vite, la vie est trop courte pour laisser place à l’ennui. Alors vivez, aimez, et profitez !
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Merci encore à Amy Blake Parker. Je lui souhaite beaucoup de réussite dans ses projets et dans sa carrière de Drag Queen. N’hésitez pas à vous tenir informé de tout cela en la suivant sur son Instagram.