Audrey Naline : La Drag Mondaine

Avec Audrey Naline nous prenons aujourd’hui la direction de l’Allemagne. Cette Dragqueen aux multiples talents a accepté de répondre à mes questions pour nous raconter son parcours.

Découvrez-là sans plus attendre ci-dessous.

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Peux-tu nous dire de quelle manière tu as découvert l’art du Drag ?

C’était il y a bien longtemps. Je pense que les premières Dragqueens que j’ai consciemment vues étaient Mary Morgan et Gordy Blanche. Ces spectacles étaient un phénomène dans les années 80 – non pas que je les ai vus en direct, je n’ai que 29 ans ! Mais je les ai vus sur Youtube et j’ai été bluffée. C’était Old school travesty. Parfois, je me demande ce que Mary Gordan dirait de la diversité qui existe dans la scène drag aujourd’hui ?

Est-ce que quelqu’un ou quelque chose t’a aidé pour franchir le pas ?

Non, ni l’un ni l’autre. Je me suis simplement levée un matin et je me suis dit : tu vas le faire maintenant. Puis j’ai acheté un rouge à lèvres, et j’ai commencé à m’entraîner. Et ça a continué comme ça. D’ailleurs, j’ai encore mon premier rouge à lèvres aujourd’hui : c’était Chanel…

As-tu une anecdote particulière sur ta première fois en Drag ?

Sauf que j’avais vraiment, vraiment mauvaise mine, non :-D. Je me souviens que mon fard à paupières avait l’air de m’être fait tabasser, mes sourcils sont tombés directement, mon contouring ressemblait à une pomme de terre. Mais mes lèvres étaient tout à fait correctes. Je me suis accrochée à ça et j’ai continué. Je ne suis pas sortie avec, c’est venu plus tard.

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Photo par Sarah Berger

Comment présenterais-tu Audrey Naline aux lecteurs ?

Audrey est une excellente femme de salon, une bonne vivante, une médium et une mondaine. Elle aime boire un peu trop de champagne de temps en temps. Elle est la vie de chaque fête, et se fait ensuite raccompagner galamment chez elle par les transports en commun. Là, elle dort dans le couloir et oublie jusqu’au lendemain matin ce qui s’est passé la nuit précédente. Elle a un penchant particulier pour la culture et l’art sous toutes ses formes. Elle aime particulièrement les jeunes étudiants en art.

Te ressemble-t-elle dans la vie civile ?

Absolument pas non. C’est quoi ça la vie civile ?

Y a-t-il une origine ou une histoire à votre surnom ?

Seulement une petite histoire : Audrey Hepburn m’a toujours plu. Elle était élégante, stylée, pleine de talent et pas du tout extravagante. Ces stars hollywoodiennes me manquent aujourd’hui. Naline a ensuite été ajouté parce que cela fait un joli jeu de mots.

audrey naline dragqueens.fr
Photo par Weitlos

Vous avez beaucoup de looks différents. Y a-t-il un style particulier que vous aimez porter en photo ou sur scène ?

En ce moment, je trouve simplement passionnant de me transformer de la manière la plus flagrante possible, et de changer d’apparence à chaque fois. Que ce soit le glamour, le trash, le camp ou Hollywood, je trouve que tout cela est intéressant et mérite d’être exploré. Une fois, une radio m’a qualifiée de drag queen « éclectique », ce qui me plaît assez.

Est-ce qu’il y a une « touche » Audrey Naline qui fait qu’on sait tout de suite que c’est toi ?

Peut-être vraiment l’éclectisme ? Car je n’ai pas vraiment envie de perdre mon amour de l’expérimentation en tant que « marque » pour le moment. Alors peut-être allons-nous attendre encore un jour ou deux, mais dans tous les cas, ce qui restera toujours le même, c’est mon esprit et mon talent pour la conversation. Voyons ce qui sera ajouté. Nous avons le temps.

Tu fais également des promenades en bateau pour les touristes, cela s’appelle Audrey Ahoi. Peux-tu nous en parler un peu ?

Oui ! Je fais des visites sur la Spree à Berlin. Je m’y connais extraordinairement bien, et j’ai une anecdote extra pour toutes les curiosités. Il y a une réception au champagne, je prédis l’avenir, je danse de manière sauvage et libre et je raconte des bêtises – j’adore ça !

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Photo par Weitlos

Quel est ton regard sur la scène Drag à Berlin ou en Allemagne ?

C’est très diversifié. J’avais l’habitude de considérer le Drag et le travestissement comme étant soit très politique, soit simplement comique. Mais aujourd’hui, je ne les définirai plus de cette manière. Qu’il s’agisse de reines de beauté qui espèrent gagner beaucoup d’argent avec des partenaires publicitaires, d’artistes de la performance ou de performeurs qui sont leur propre petit cosmos, tout est là. Ce que je trouve souvent regrettable, c’est que la diversité des scènes est parfois négligée. Nous connaissons tous les grands drag kings, les artistes non-binaires, les créatures mythiques et les extraterrestres qui enrichissent la vie nocturne. Je serais heureuse si cette partie de la scène recevait un peu plus d’attention.

Pour terminer, comment vois tu le futur d’Audrey Naline ? As-tu un projet que tu aimerais pouvoir réaliser grâce à elle ?

J’aimerais avoir une émission de télévision complète de 5 heures diffusée sur toutes les chaînes de télévision en parallèle, où je recevrais des invités, boirais du champagne, danserais mal et ferais des blagues. Si quelqu’un de la télé lit ceci : Je suis prêt ! Et sinon, nous verrons jusqu’où le vent tiendra sous nos ailes.

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Je remercie encore Audrey Naline d’avoir pris un peu de temps pour moi. Vous pouvez la suivre et être au courant de son travail ici sur son Instagram. Je lui souhaite de réussir ses projets et j’ai hâte de la rencontrer le temps d’une croisière haute en couleurs.

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