Diamanda Callas : Drag Chanteuse et Fantasque

Diamanda Calls est l’invitée aujourd’hui afin de nous parler d’elle en détail.

Avec cette Dragqueen chanteuse nous avons évoqué son parcours intéressant ainsi que son nouveau titre Melancholia à découvrir en bas de cette interview.

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Pour commencer, peux-tu nous dire comment tu as découvert l’art du Drag ?

La première image que j’ai du drag vient des films d’Almodovar que mes parents regardaient parfois. Vers mes 15 ans, j’ai rencontré l’oncle d’une amie à Montpellier, une créature de cabaret fascinante. Et probablement la première figure queer avec qui j’ai pu échanger… Ça m’a beaucoup marqué ! Puis j’ai découvert Drag Race et j’ai eu un coup de foudre. Je suis une vraie enfant de Drag Race !

Une personne ou un évènement t’ont aidé ou persuadé de franchir le pas et de faire du drag toi-même ?

Quand j’ai eu 30 ans, j’ai voulu marquer le coup en organisant un petit cabaret avec un ami pianiste et chanteur, pour faire rire les copaines. Je n’avais pas chanté sur scène depuis l’adolescence, je trouvais ça hyper impudique ! J’ai voulu le faire en Drag, pour me cacher un peu, mais surtout parce que j’en brûlais d’envie. J’ai demandé à Veida Shimmy, une artiste drag incroyable, de me maquiller. Et j’ai tout de suite été bluffée par le pouvoir du truc, je me sentais libre, c’était une expérience très intense. J’y ai pris goût, et je me suis accroché.

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Photo de Theo Dlt

As-tu une anecdote ou un souvenir particulier de ta toute première fois en Drag ? En privé ou en public.

La première fois en privé, c’était quelques mois avant ça. Avec un ami, on s’est motivé un matin et on est allé acheter 8 tonnes de make-up, des perruques, des chaussures à talons. On a passé la soirée à se maquiller, le résultat était désastreux mais j’ai tout de suite su que ce ne serait pas la dernière fois !

Pour ma première fois en public, pour ce fameux spectacle, j’ai voulu aller jusqu’au bout en allant me faire poser des faux ongles hyper longs la veille du show. Je n’avais pas l’habitude, je n’ai rien pu faire de mes 10 doigts pendant les 48 heures qui ont suivi ! Je devais demander de l’aide à tout le monde, j’étais déjà en mode diva ! Mes parents étaient venus de Toulouse à Paris pour voir le spectacle. Ma mère a passé la matinée du lendemain à m’enlever mes ongles avec de l’amidon et des ciseaux de cuisine, en me disant qu’elle était contente de m’avoir entendu chanter de nouveau. Ce souvenir me touche beaucoup !

Comment pourrais-tu présenter Diamanda Callas aux lecteurs ?

Diamanda, c’est une chanteuse de cabaret, travestie, gothique, fantasque, assez camp. Je m’amuse beaucoup avec des choix vestimentaires un peu douteux, j’aime la mode, mais la mode ne m’aime pas autant je crois…

Est-ce qu’elle te ressemble dans la vie civile ou pas ?

Oui beaucoup ! Je n’aime pas trop l’idée que Diamanda soit un alter-ego, c’est plutôt une version désinhibée de moi-même. C’est moi + du make-up + un micro !

Ton pseudo a-t-il une origine ou une histoire ?

C’est un clin d’œil très prononcé à la chanteuse de jazz gothique Diamanda Galás et la diva originelle Maria Callas. Je voulais un nom en rapport avec la voix, le chant, et surtout la darkness !

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Photo de Alexandre Faraci

Tu chantais déjà avant le Drag du coup si j’ai bien compris ?

J’ai commencé à chanter vers l’âge de 8 ans, avant de tout arrêter à 18 ans. Jusqu’à ce que je rencontre le Drag 12 ans plus tard. Le chant m’a permis d’envisager le Drag et le Drag m’a permis de renouer avec le chant, et je suis contente aujourd’hui de ne pas avoir à dissocier les deux !

Peux-tu nous parler un peu de Melancholia ton nouveau titre ?

Melancholia est mon deuxième titre. Je me suis occupé des textes et des mélodies et Kelyboy s’est occupée de toute la production musicale. Comme sur mon titre précèdent, Soleil Vert. C’est venu d’une envie d’essayer autre chose, de faire de la musique en studio plutôt qu’au cabaret. Puis surtout, du désir de travailler de nouveau avec Kelyboy avec qui on prend plaisir à confronter nos univers très différents. Le texte parle de la fête queer. J’ai puisé dans des souvenirs pré-covid quand j’organisais les soirées techno Angst, avec le collectif Spleen Factory. C’est un univers qui me fascinait et me terrorisait à la fois. Aujourd’hui, je le fréquente moins mais je trouve que la fête queer est un endroit nécessaire, politique et poétique.

Le clip est réalisé́ par mon amie Emma Burlet, une vidéaste et photographe exceptionnelle avec qui je travaille depuis très longtemps. On a fait ça en famille avec plein de copaines, c’était vraiment une super journée ! Le résultat est foutraque, transpirant, comme la chanson, j’en suis super contente.

Diamanda est une résidente du Cabaret Madame Arthur. Comment es-tu arrivé dans cette aventure ?

J’ai passé́ des auditions ! La première année où je me suis présentée, je n’étais pas prête et je n’ai pas été retenue. Je suis revenue un an plus tard, avec un peu plus d’expérience et prête à apprendre de ce lieu mythique et de sa troupe de créatures incroyables ! J’étais dans de meilleures dispositions. J’ai eu la chance que ça marche et je savoure chaque jour le fait de travailler là bas.

Est-ce que le fait de travailler en « troupe » est très différent d’une prestation Drag en solo ?

Travailler en groupe est un vrai moteur. En partageant la scène, on apprend à canaliser son énergie et à la distribuer autrement. Surtout, on apprend énormément des expériences et du talent des autres ! On a la chance d’être une troupe qui passe beaucoup de temps ensemble, c’est une vraie famille.

Diamanda callas dragqueens.fr

Pour finir, comment vois-tu évoluer Diamanda Callas dans le futur ? Est-ce qu’il y a un but ou un rêve que tu aimerais réaliser grâce à ce « personnage » ?

Quand j’ai commencé à chanter en Drag, je disais tout le temps que mon but était d’ouvrir la cérémonie des Molière dans une belle robe rouge. C’est toujours mon rêve je crois ! Je mesure la chance que j’ai de pouvoir faire ce métier, et je prends les choses comme elles viennent. Niveau musique, je vais continuer à sortir des titres ici et là, et voir comment ça prend. J’aimerai bien aussi jouer la comédie davantage, écrire un spectacle, et continuer à rencontrer et à collaborer avec le plus de gens possible ! J’ai vite appris à ne pas être pressée. Je suis très contente de ce qui se passe déjà dans le présent.

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Merci à Diamanda Callas d’avoir pris un peu de temps pour moi et de nous en dire plus sur elle. N’hésitez pas à la suivre sur son Instagram ici. Et découvrez le clip évoqué de Melancholia ci-dessous.

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