Julien De Bomerani est l’invité spécial
Julien de Bomerani a plusieurs cordes à son arc : Dragqueen, DJ et créateur de soirée. Toujours très occupé en temps normal, la situation actuelle fait qu’il a pu prendre le temps d’être mon invité et j’en suis ravi.
Pour en savoir plus sur son parcours, ses soirées et ses projets, ça se passe ci-dessous.
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Comment as-tu découvert l’univers du Drag ?
Hello ! 🙂 J’ai découvert le Drag lors de mes premières sorties en club, notamment à la Villa Rouge à Montpellier, il y a une dizaine d’années. Il n’y en avait pas beaucoup, mais leur charisme m’avait impressionné.
Qu’est-ce qui t’a plu là-dedans ?
La sensation de liberté qui se dégageait de ces personnes-là. Sortir comme ça à la vue de tous nécessite un certain cran. Il y avait également un côté provoquant à tout ça que j’aimais bien.
As-tu hésité longtemps avant de te lancer ? Un événement ou une personne t’as aidé ?
J’ai toujours aimé les vêtements féminins, et ai voulu en porter, surtout le maquillage, et les talons très hauts. C’est quelque chose qui me fascinait. La toute première fois que j’ai fait ça, comme beaucoup, c’était lors d’une soirée dite « Kitsch », pour rigoler. J’ai été aidé par des amies qui m’ont maquillé. Mes amis ont pris ça pour de la rigolade, mais dans le fond, j’aimais bien.
Tu te souviens de ta première fois en Drag ? As-tu une anecdote à nous raconter ?
La première fois par contre que je suis « né » de façon plus sérieuse, c’était 2 ans après mes premiers essais lors de soirées « kitsch ». Je travaillais comme barman dans un célèbre club qui s’appelait « La Villa Rouge » à Montpellier. Des thématiques de costumes étaient données chaque week-end et on se devait de jouer le jeu, choses que je ne faisais pas. Il m’aura fallu la remarque d’un des DJ résidents à la suite de mes refus d’obtempérer pour que je sois piqué au vif. Cette phrase résonne encore dans ma tête : « T’es franchement pas très drôle… ». Le samedi d’après, c’était la métamorphose et l’étonnement général !
Pour parler de Julien De Bomerani, comment présenterais-tu ton personnage en quelques mots ?
J’ai beaucoup de mal à me classifier, étant un peu à la croisée des chemins. Mais bien souvent quand on me demande de me définir, je dis que je suis « un garçon libre ».
Tu joues sur le côté masculin/féminin du personnage, c’était important pour toi de garder ton prénom masculin ?
Ce choix s’est fait tout naturellement, car dès lors que j’ai commencé, je n’ai pas cherché une féminité extrême et/ou à cacher le fait que je sois un garçon. Mon but étant de « sublimer » qui je suis, le corps que j’ai, sans vouloir trop d’artifices. Je voyais plus ça comme un « look » plutôt que comme un personnage à part de mon identité. Je n’ai donc jamais vu l’intérêt de changer de prénom.
Julien by @maegalvezphotographer
Tu es DJ, est-ce que le fait d’être en Drag te permet encore plus de folie derrière les platines, ou pas spécialement ?
Je suis de nature assez exubérante, donc la folie est en moi de base ! Mais il est vrai que d’avoir en plus la tenue qui accompagne cette nature exubérante me permet d’être encore plus fou, de prendre encore plus de plaisir. Et je pense, également d’en donner !
Tu mixes depuis longtemps ? Quelqu’un t’a donné envie d’être DJ ?
Je mixe depuis un peu plus de 2 ans, après avoir été pendant 5/6 ans performer à temps plein. J’arrive donc dans cet art-là avec une certaine expérience de la scène qui me sert actuellement. La musique a toujours été une envie, mais je pensais que c’était trop pour moi, trop compliqué, que je n’en serai pas capable. J’ai eu la chance de faire des rencontres et d’être très bien conseillé par des personnes du métier, qui m’ont poussé, appris. Et finalement, c’est terriblement excitant de pousser encore un peu plus ses limites.
Tu es le fondateur des soirées Folle de Rage, peux-tu nous en dire deux mots ?
De la pop, des concerts, beaucoup de love et d’inclusivité ! Un espace safe ou on chante, on danse et, ou on peut aussi s’y affirmer en montant sur scène. L’ambiance y est particulière, j’en suis très content, et ça me manque beaucoup.
Pendant cette situation, tu as fait des soirées virtuelles que tu n’as pas rendu pérenne. Si ce n’est pas trop personnel, est-ce qu’il y a une raison ?
Pour apprécier les choses, je pense qu’il faut qu’elles aient un début et une fin. Je m’étais lancé le défi d’animer pendant tous les samedis du confinement une soirée virtuelle, de manière à lutter, à mon niveau, contre la morosité ambiante. Le confinement étant fini à la date prévue, les soirées se sont aussi arrêtées.
As-tu déjà en tête une idée de thème, ou d’un artiste de folie que tu aimerais recevoir quand ça sera possible ?
Oui, plein ! Avant le confinement du mois de mars, j’étais en négociation avec des artistes nationaux et internationaux…. Surprise !
Pour finir, pourrait-on un jour envisager une tournée française des soirées Folle de Rage ? Serait-ce un projet qui te plairait ?
Ce qui est beau dans ce milieu-là, c’est que rien n’est impossible 🙂 À suivre…
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Merci encore à Julien de Bomerani d’avoir accepté mon invitation. Vous pouvez le suivre sur ses réseaux sociaux Facebook ou Instagram.
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