La Baby Queen : K.Lory
Nouvelle Baby Drag pleine de talent et de gentillesse cette semaine en la personne de K.Lory. N’oubliez pas une fois de plus que si elle devient quelqu’un, je vous en aurez parlé ici à ses débuts.
Je vous laisse faire connaissance avec elle.
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Peux-tu te présenter en deux mots ? Et nous dire depuis combien de temps tu es Drag Queen ?
Hello ! Moi c’est K.Lory, j’ai 21 ans, et je fais du drag depuis maintenant presque 10 mois.
Comment as-tu découvert cet univers ?
Comme beaucoup de Drags de la nouvelle génération, j’ai découvert cet univers grâce à RPDR, quand j’étais au lycée (à ce moment-là ce n’était pas encore sur Netflix, je me souviens que je regardais les épisodes avec l’image inversée et la vitesse accélérée pour éviter le strike sur un site russe haha !). C’est en arrivant à Paris que je m’y suis plus sérieusement intéressé.e. J’ai fait mon projet de diplôme sur le Drag parisien, et c’est ce qui m’a poussé.e à aller voir les scènes locales.
D’aimer cela à franchir le cap il y a un pas, quelqu’un ou quelque chose t’a t’il donné envie de le faire ?
Déjà, j’ai toujours aimé me déguiser, m’inventer des personnages et des histoires, donc l’envie de faire du drag n’est pas sortie de nulle part non plus. Au départ, j’ai créé K.Lory pour répondre à un besoin d’émancipation émotionnelle, elle ne devait me servir qu’en soirée pour y aller sous une autre identité et me permettre de complètement me relâcher. Quant à la scène, c’était un peu sur un coup de tête, j’avais envie de me lancer un défi en plus. Au final, aujourd’hui, c’est être sur scène que je préfère, et je sors très rarement en drag « juste » pour de simples soirées haha !
Pour toi faire du Drag est-ce un acte politique ou pour le moment un simple plaisir ?
Je pense qu’être une Drag Queen est un acte politique en soit, qu’on le veuille ou non, car on remet en cause d’une manière ou d’une autre la norme de genre et de sexualité imposée par la société. En ce qui me concerne, j’essaie de plus en plus de profiter de l’occasion d’avoir une plateforme pour m’exprimer pour faire passer des messages militants qui me tiennent à coeur. Ce n’était pas le cas au départ car je cherchais surtout à m’explorer et à me définir dans un premier temps, et ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas aujourd’hui non plus. Des fois, j’ai juste des sujets, histoires ou anecdotes dont j’ai envie de parler sans que ce soit politique pour autant, mais j’essaie de mélanger de plus en plus les deux.
Te souviens-tu de ta première fois en Drag que ce soit chez toi ou en extérieur ?
Parfaitement ! Ma première fois c’était à une KinderGarten au Petit Bain, vers mai 2019 je crois, j’étais sorti.e pour fêter mon anniversaire avec des ami.es. Mais je considère que K.Lory est vraiment née sur la scène du Dimanche Drag, quelques mois après en Octobre.
Quel est le style de K. Lory si tu devais le définir en quelques mots ?
K.lory est un peu comme l’équivalent de l’emblématique trio de glaces vanille fraise chocolat. Mais avec un mélange plus ou moins expérimental d’une Karen, de Barbie et du même « Fuck, it’s a Sunday ! ». Elle a été accouchée prématurément d’un besoin d’émancipation émotionnelle. Elle incarne une féminité exacerbée, femme fatale et presque vulgaire à l’occasion, que son hôte se refuse.
Comment as-tu trouvé ton nom d’artiste ?
Déjà, je voulais quelque chose qui sonnait bien dans plusieurs langues, facile à dire et à retenir, et qui claquait. Puisque je me définis plutôt comme une Queen qui va tourner ses performances vers le drôle et le ridicule, je voulais que mon nom inspire l’autodérision. Et il fait donc référence à mon diabète. Dans K.Lory on peut aussi lire « calor », qui est le côté que j’essaie de plus expérimenter en ce moment haha ! En plus, le point après le « k » me laisse une marge de manœuvre. Par exemple si je veux l’utiliser pour le début d’un prénom ou quelque chose du genre. Tout ça s’est un peu foireux comme explication, mais ça l’était tout autant dans ma tête au moment de le choisir !
Tu es toute jeune dans ce monde, quel regard portes-tu sur cet univers du Drag ?
J’aime beaucoup le Drag français pour sa diversité. Je trouve qu’on a vraiment toute sorte d’univers et que chacun peut y trouver son compte. C’est très inspirant qu’il y ai autant de personnes avec des styles et talents aussi divers !
Une seule chose que je regrette. Même si elle ne me touche pas (encore !) personnellement. Et qui je pense n’est pas spécifique au monde Drag, c’est tous les dramas, pour souvent pas grand-chose au final. J’aimerais bien que la communauté face en sorte de faire attention à ces cas qui pourraient être facilement évités si on faisait tous un effort de communication. On ne peut évidemment pas tous s’entendre, mais on peut au moins faire en sorte de ne pas se déchirer pour un rien.
K.Lory par @rainertorrado
Quels sont tes projets pour K Lory ?
Honnêtement, je ne sais pas trop ! K.Lory n’est pour le moment qu’une activité sur le côté, alors je me laisse un peu porter par le courant. Tout ce que je sais c’est que j’aimerais saisir plus d’occasions pour performer. Car j’ai un paquet de choses à montrer !
Pour terminer, as-tu un petit message que tu aimerais faire passer aux lecteurs ? Où nous parler de quelque chose qui te tient à cœur ?
Venez m’applaudir quand le Dragathon reprendra. Quoi, on ne peut pas dire ça ? Non plus sérieusement, c’est un message assez générique, mais important je trouve. Allez voir un maximum de scènes locales, restez ouverts et curieux. Et surtout bienveillants. Il y a une tonne de choses magnifiques à découvrir sur la scène française, ça serait dommage de s’en priver 😉
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Merci encore a K.Lory pour son temps et d’avoir accepté mon invitation.
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