Maria Edilia, la Drag coquette (VF)

Maria Edilia, DragQueen espagnole est mon invitée afin de partager son travail et son parcours.

Découvrez ci-dessous les réponses de cette Drag souriante et malicieuse.

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De quelle manière as-tu découvert l’univers du Drag ?

L’art a toujours été présent dans ma vie, et le Drag m’a découvert par hasard. Lorsque j’ai déménagé dans une nouvelle ville pour aller à l’université, j’ai découvert un club où il y avait des inscriptions ouvertes pour un concours de talents. Je m’y suis inscrite, ce qui m’a permis de faire connaissance avec le mouvement Drag.

J’ai fait connaissance avec cet univers qui m’a ébloui. Et quelque chose en moi savait que je devais en faire partie. Le reste appartient à l’histoire.

Qu’est-ce qui t’a plu dans cet art ?

Sachant qu’à travers ça, je pouvais m’exprimer librement par le biais d’un personnage qui, à l’époque, avait la force dont j’avais besoin. Puis le Drag est devenu un bouclier protecteur dans ma vie, dans lequel je me sentais en sécurité.

Aimer et en faire ce n’est pas pareil. Il y a eu un élément en particulier qui t’a fait franchir le pas ?

La différence entre l’admirer et le faire, c’est de réaliser que c’est un métier comme un autre, où il faut travailler, polir, perfectionner pour s’améliorer. Et ma plus grande motivation pour franchir le pas a toujours été mon éternel besoin de m’exprimer artistiquement, et j’ai trouvé dans le Drag la solution complète.

Maria-Edilia-dragqueens.fr-interview

Tu es une DragQueen grande taille, est-ce que cela as-pu jouer sur le fait d’oser faire du Drag ou pas du tout ?

En tant que DragQueen, je n’ai jamais commencé ma carrière en me focalisant sur ma taille. J’ai toujours voulu divertir et toucher le plus grand nombre de personnes possible, c’est tout.

Il est évident que le fait d’être une Drag a marqué mon caractère, mais je considère qu’au bout du compte les étiquettes ne sont que cela. Et que la valeur de votre travail vous est donnée par le public et l’audience.

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta première fois en Drag ?

Plus qu’une anecdote, je me souviens surtout de l’innocence du moment, de la réaction effusive du public. La première fois que j’ai fait du Drag, je l’ai fait sans grandes prétentions, sans prévoir ce à quoi cela pourrait me mener plus tard. Sans savoir que cela deviendrait une carrière pour moi.

Pour parler de María Edilia, comment la décrirais-tu en quelques mots ?

Je déteste parler de moi (hahahahahahaha). Maria Edilia est une fille forte et énergique, aimant le passé mais tournée vers l’avenir, sexy, coquette et avec juste ce qu’il faut de malice.

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Est-ce qu’elle te ressemble dans la vie civile ?

De plus en plus. Il m’a fallu du temps pour comprendre que la force de María Edilia provient d’une partie inconnue et cachée en moi. Qu’avec le temps, j’ai réussi à faire ressortir et à mettre en valeur. J’ai réussi à réaliser une fusion parfaite et équilibrée entre le personnage et la personne. Après, comme dans toute relation, il y a toujours des différences.

Ton pseudonyme a-t-il une histoire ou une signification pour toi ?

Il y a plusieurs années (je ne dirai pas combien), il y avait une émission de télé-réalité très populaire au Venezuela, que je parodiais avec mes amis. Le personnage que j’imitais était une fille appelée « Maria Edilia ». Elle a finalement d’ailleurs gagné l’émission. Tout le monde a commencé à m’appeler par ce nom, tout ça avant que je ne commence à faire du Drag ou même savoir que cela existait. Une fois que j’ai commencé dans cet art, j’ai su que je ne pouvais plus changer mon nom.

Tu es originaire du Venezuela et tu as vécu aussi en Colombie. Comment est la scène Drag dans ces deux pays et comment le grand public le perçoit cet art ?

J’ai de très bons souvenirs des deux pays. C’est au Venezuela que ma carrière a commencé et la Colombie a été mon grand saut. Étant des pays frères, la scène Drag est assez similaire entre eux.

Le public est très réceptif et enthousiaste en général. Et même si les deux pays traversent actuellement des moments délicats, et que cela rend la situation très difficile pour moi, je n’ai aucun doute sur le fait que les travestis latino-américains sont parmi les meilleurs au monde.

Maintenant que tu vis en Espagne, as-tu remarqué une différence dans le public, dans le soutien, ou autre ?

Arriver sur un autre continent, et découvrir que mon art est toujours apprécié est une bénédiction. Le public et l’humour sont évidemment différents, ce qui m’a permis, en tant qu’artiste, d’expérimenter de nouvelles possibilités pour mon personnage et d’évoluer. Comme le dit le dicton, « réinvente-toi ou meurs ».

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María se produit très souvent à la soirée Black & White à Madrid, peux-tu nous en dire plus sur ces soirées ?

Black & White est l’un des lieux les plus mythiques et les plus anciens de Chueca. C’est un honneur pour moi de faire partie de cette grande famille dirigée par La Plexy, qui m’a donné l’occasion d’en faire partie depuis presque quatre ans maintenant. Grâce à B&W, j’ai eu l’occasion de me faire connaître dans toute l’Espagne, et de me présenter dans d’autres villes comme Maria Edilia.

RuPaul’s Drag Race a sa déclinaison espagnole maintenant. As-tu un avis sur ce programme et sur le fait qu’il arrive dans ton pays ?

En tant que fan de la série, le fait qu’elle vienne en Espagne pour la première fois me rend très enthousiaste. J’ai eu l’occasion de faire le casting pour cette première saison, ce qui a été une expérience merveilleuse. La répercussion qu’il donne à la scène DragQueen en général est très significative et importante. Espérons que nous pourrons avoir d’autres saisons et continuer à passer des castings jusqu’à ce que nous soyons sélectionnés. Insister, résister et ne jamais abandonner. S’il te plaît Ru Paul, choisis-moi !!!!

As-tu un petit mot de la fin pour les lecteurs ?

Le Drag, c’est la liberté, l’art et l’expression. Dans mon cas, le Drag est le meilleur moyen d’exprimer les idées que j’ai en moi. Soyons toujours fidèles à nos idéaux. Comme l’a dit La Agrado « on est d’autant plus authentique que l’on ressemble à ce que l’on a rêvé de soi ». Suivez vos rêves, et moi sur mes réseaux sociaux. A bientôt sur la route.

Xoxo, María Edilia.

 

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Merci encore à Maria Edilia pour son temps et sa gentillesse. N’hésitez pas à la suivre ici sur son Instagram pour découvrir son travail et ce personnage très sympathique.

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