La Queen Internationale : Veronica Mont Royal
Avec Veronica Mont Royal, c’est en Allemagne cette fois que nous emmène la Queen Internationale.
Celle-ci a bien voulu accepter notre invitation pour nous parler de son art et de la scène drag dans son pays.
*****
Pour commencer, peux-tu nous dire comment tu as découvert cet univers du Drag ?
J’ai découvert le monde du drag grâce à RuPaul’s Drag Race fin 2018. Et suite à quelques soirées Drags locales. L’année 2018 a été une année très très dure pour moi parce que j’ai perdu ma maman et j’étais très renfermé sur moi-même. Donc j’ai cherché une autre façon de m’exprimer. Je me suis dit que je pouvais faire quelque chose avec mon corps, avec moi-même en créant un personnage Drag. C’était un nouveau défi.
À quelle occasion as-tu franchi le pas pour la première fois ?
J’ai essayé pour la première fois début février 2019 de jouer un peu avec le maquillage. C’était la période avec des perruques qui venaient d’un magasin d’articles de carnaval. Le maquillage était un peu n’importe quoi, je ne m’y connaissais pas beaucoup.
As-tu hésité longtemps avant la première ?
Je n’ai pas hésité longtemps à faire des photos sur Insta, par contre ce n’était que fin avril que je suis sorti pour la première fois en Drag lors du spectacle de Werq the World à Hambourg en avril 2019.
Sur Instagram j’aime beaucoup que tu aies de très nombreux looks différents. C’est au gré de tes envies et humeurs ?
Oui, tout à fait. Je prends beaucoup de plaisir à créer des looks. Ça peut être une humeur, ça peut être une chose que je vois, ça peut être une référence à un personnage ou à quelqu’un qui m’impressionne, etc. Il y a vraiment de multiples sources. Pendant le confinement, ça m’a beaucoup aidé à garder le moral. J’ai pris le temps pour essayer beaucoup de choses et aujourd’hui je fais des looks quasiment deux fois par semaine, ça dépend surtout de mon planning.
Qu’est-ce que t’apporte le fait d’être dans la peau d’un personnage que tu as créé ?
Le personnage de Véronica m’a permis de devenir probablement un peu plus direct. Enfin, je suis assez direct, mais ça m’a permis quand même de me montrer encore plus direct, encore plus ouvert. Et sinon, bien sûr ça m’apporte une créativité constante, ça me fait très plaisir, car chaque look correspond à un autre monde, à une autre scène de vie. C’est aussi l’expression d’une autre culture, ou d’un autre comportement de personnages. Ça peut être la femme fatale, mais ça peut aussi être un être très fragile probablement, un être qui n’est pas heureux mais qui essaye de compenser en faisant de l’art. Il y a beaucoup de sources.
Tu es une DragQueen en Allemagne. Comment cela est perçu dans ton pays ? Y a-t-il beaucoup de scènes ou de clubs où les Drags peuvent faire du show ?
Moi, je viens du sud du pays enfin, près de Stuttgart. Je dois dire qu’ici on a une petite scène locale, par contre il n’y a pas beaucoup de revues ou de shows, c’est un peu dommage. En général, l’art du Drag est bien vu en Allemagne, même si bien sûr sur les réseaux sociaux, il y a comme dans d’autres pays aussi des commentaires négatifs. Mais en somme, on peut dire que le Drag est bien présent dans les grandes villes et dans les médias.
Outre la version locale de la Drag Race sur une chaine privée, l’art du Drag est-il bien représenté dans la culture ?
Oui, à la télé il y a de temps en temps des émissions dédiées aux reines et rois Drags. Sinon, il y a bien sûr les marches des fiertés. Et aussi des Drags qui chantent par exemple Marcella Rockefeller de Cologne …
Pour finir, as-tu des projets dont tu aimerais parler ? Où y a-t-il un message que tu aimerais faire passer ?
J’ai hâte de retourner sur scène avec mes soeurs et frères Drags sous le format de nos soirées “Sweet and Spicy”. Mais tout ça dépend du virus – malheureusement. Sinon, clairement, je dis non à une participation à la deuxième saison de Queen of Drags. Je ne suis pas sûr de vouloir m’exposer à la télé-réalité. J’ai bien aimé voir les participantes, mais le show tel qu’il était ne m’a pas tout à fait convaincu. Mon message, c’est d’arrêter la rivalité et le jugement sur le Drag de quelqu’un. La scène Drag cherche la reconnaissance et l’acceptation, par contre il faut se soutenir mutuellement au lieu de juger. Soyez plus “bras ouverts” aux débutants et soyez partant(e)s pour toutes sortes de drag.
*****
Merci encore à Veronica d’avoir accepté de prendre du temps pour répondre à nos questions. Nous lui souhaitons de pouvoir très rapidement retrouver ses soirées et de continuer à s’épanouir autant. Suivez là sur son Instagram pour connaître ses projets.
Vous aimez le site ? N’hésitez pas à laisser un petit mot dans le livre d’or ou à faire un petit don en cliquant ici.