Big Mama : La Drag comique Portugaise

Avec Big Mama, nous partons au Portugal ou cette Drag exerce son art avec humour pour le bonheur de son public.

Une Queen énergique qui dit ce qu’elle pense et qui nous parle de son parcours et de la scène Drag locale ci-dessous.

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Pour commencer, peux-tu nous dire comment tu as découvert l’art du Drag ?

J’ai découvert cet art en 2009, lorsque j’ai été invité à me rendre dans un bar LGBTQA+ avec des amis. Et qu’il y avait un spectacle de Dragqueens. À partir de ce moment, j’ai été impressionnée, et je me suis dit, pourquoi pas, un jour, je pourrais faire ça.

Est-ce qu’il a une personne ou un événement qui t’as aidé ou persuadé de franchir le pas ?

Le jour où mes amis et moi sommes allés à ce bar LGBTQA+, j’ai rencontré l’une des Drag permanentes qui venait de se produire. Après avoir discuté un moment avec l’artiste. Et lui avoir fait part de ma fascination. Nous avons décidé d’aller prendre un café pour discuter davantage du monde des Dragqueens.

Au cours de cette « réunion », après avoir discuté de nos idées et de nos impressions, la Drag m’a dit qu’elle avait vu une étincelle dans mes yeux, et que, compte tenu des idées que j’apportais, je devais essayer et tenter ma chance. Après une semaine de réflexion, et après avoir continué à parler avec elle, un mardi soir, elle m’a contactée pour me demander si je pouvais/serais intéressée pour faire un Drag Show. Bien que n’ayant rien préparé (chanson et robe), j’ai quand même dit oui. Je ne savais même pas comment me maquiller, mais j’ai quand même décidé de tenter ma chance.

Le mercredi, j’ai rassemblé ce que j’ai pu à la dernière minute, et ce fut un succès. À partir de là, j’ai commencé à participer tous les mercredis, en améliorant mes compétences, et en innovant chaque semaine pour captiver le public. C’est là que j’ai trouvé mon style, la comédie.

Dès le départ tu savais donc que tu allais partir vers la comédie ?

Oui, en effet. Dès le premier moment où je suis montée sur la scène.

Big Mama Dragqueens.fr

As-tu une anecdote ou un souvenir particulier de ta première fois en Drag ?

Je ne peux pas parler d’un souvenir ou d’un moment spécifique, mais je peux dire le sentiment. Dans les coulisses, avant de monter sur scène, j’étais super nerveuse, j’avais peur de me ridiculiser. Mais dès que je suis montée sur scène, j’ai eu l’impression de faire ça depuis des années. Je me sentais comme à la maison.

Comment peux-tu présenter Big Mama aux lecteurs ?

En une courte phrase : « Big Mama la comédie Drag Queen ». C’est très difficile d’expliquer ou de me présenter. Mettre des mots sur un personnage, c’est compliqué. Il suffit seulement de regarder ce que je peux faire, ça parlera de lui-même.

Est-ce qu’elle te ressemble dans la vie civile ou pas ?

Pas du tout. Elle est un personnage unique que j’ai créé, pour me laisser aller, ce qui est tout le contraire. Big Mama entre dans une pièce et parle avec tout le monde. Elle est le centre d’attention, et est sur scène avec les lumières. Je suis complètement différent en tant que Bruno. Je suis une personne timide, qui garde tout pour elle.

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Ton pseudonyme a-t-il une origine ou une histoire ?

Quand j’ai décidé de me produire sur scène, j’en ai parlé à mes amis, et selon la tendance de mon pays d’origine, mon nom allait être « Daisy Dangerous ». L’un de mes amis m’a demandé « pourquoi tu ne te nommais pas d’après le film comique Big Mamma, avec l’acteur Martin Lawrence, puisque tu veux faire de la comédie ? ». De plus, en raison de ma taille, nous avons trouvé ça drôle et ça a collé…

Tu as déjà fait la une de journaux, de magazines, et même été la tête d’affiche d’un festival en 2018, qu’est-ce que ça te fait ? Es-tu fière de ce parcours ?

Certainement… Là où je vis, il est très difficile d’entrer dans le monde du Drag. Dans le sens où j’étais un enfant avec zéro expérience. J’ai commencé avec un mauvais maquillage, mais j’avais le cœur et l’âme au bon endroit pour pratiquer ce genre d’art. Au fil des ans, j’ai lutté pour atteindre un niveau plus élevé. Et, grâce à mon humour unique, et à mon amour pour cet art, j’ai réussi, comme tu l’as mentionné, à faire la une des journaux et des magazines. Et, finalement, à être la tête d’affiche du « Festival Abraço 2018″ contre la stigmatisation des personnes atteintes du Sida. Je me suis senti fier de contribuer à générer de l’argent par le biais de l’institution, et d’offrir un bon moment divertissant aux spectateurs.

Tu fais du Drag au Portugal, quel est ton avis sur la scène Drag à Porto, ta ville, ou dans le pays ?

Pour l’instant je ne me suis produite qu’au Portugal, mais cela dépend de qui m’engage 😛 J’irai partout avec Big Mama. Elle mérite aussi de voyager, hahahaha.

Le monde du Drag, au Portugal, a perdu de son glamour au fil des ans, en raison du faible investissement que les bars sont prêts à payer. Nous ne pouvons pas vivre du Drag à lui seul. Aujourd’hui, de plus en plus de gens font du Drag et acceptent le peu d’argent qu’on leur lance. Je viens d’une génération qui admirait les Drags et les considérait comme des reines ! Je ne méprise pas les nouveaux Drags, car j’ai moi aussi été nouvelle, mais ils n’élèvent pas cet art comme il le devrait. Il n’y a aucune théâtralité derrière leurs performances. Ils mettent seulement une perruque et une robe et c’est parti. Ils n’investissent pas de temps dans leur performance. J’ai personnellement aidé et guidé de nouvelles Dragqueens, pour essayer de relever cet art.

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Et comment est perçue la pratique du Drag au Portugal ? Par les médias ou le grand public, par exemple ?

Cela dépend du public dont nous parlons. Les personnes à l’esprit ouvert sont très curieuses de voir ce qui va sortir du « Drag Show ». À la fin, ils viennent nous voir, moi et mes collègues, et nous félicitent pour la performance réalisée.

Le Portugal est encore assez traditionnel dans ce sens, mais je sens que le changement est dans l’air. En tant qu’artistes, on nous demande de plus en plus de nous produire lors d’événements privés, de mariages… J’espère donc que cet art continuera à prospérer, non seulement dans les communautés LGBTQA+, mais aussi pour montrer au monde entier ce que nous sommes capables de faire.

Enfin, comment vois-tu l’avenir de Big Mama ? Y a-t-il un objectif ou un rêve que tu aimerais réaliser grâce à ce « personnage » ?

J’ai tendance à vivre « Big Mama » un show à la fois. Pour être honnête, je n’ai jamais pensé aussi loin dans le futur à la carrière de Big Mama. J’ai toujours su que je voulais travailler sur le personnage, améliorer ses spectacles et ses visuels.

Mais puisque vous avez posé la question, j’aimerais voir Big Mama sortir du Portugal. Apprendre à connaître des artistes internationaux. Ce serait très amusant 🙂

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Merci encore à Big Mama pour son temps et ses réponses. Pour découvrir son travail, où l’inviter à l’un de vos événements, vous pouvez la suivre ici sur son Instagram.

Une réflexion sur “Big Mama : La Drag comique Portugaise

  • 23/03/2023 à 00:44
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    Gostei muito deste depoimento da Artista Big Mama.
    Bem haja a vocês por dar visibilidade a este grande e fabuloso artista.

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