Natalia Ailatan : La Drag 4×4

Natalia Ailatan est une Drag, performeuse et chanteuse. Elle fait aussi partie de la troupe des Golden Girls que vous connaissez peut-être.

Si non, elle nous en parle ci-dessous en plus d’évoquer ses débuts et son personnage.

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Pour commencer, peux-tu nous dire comment tu as découvert l’art du Drag ?

Alors, j’ai découvert cet univers totalement au hasard, en allant à une soirée cabaret un dimanche soir dans un club sur Lyon.

Une personne ou un événement t’ont aidé à franchir le pas et de faire du drag toi-même ?

Tout a commencé à cette même soirée. Ils faisaient un casting pour recruter de nouveaux artistes pour leur troupe, et j’ai fait un pari avec des amis. Si je perdais, je m’inscrivais. Et donc, tu te doutes bien de la réponse, sinon je n’en serai très probablement pas là aujourd’hui.

As-tu une anecdote ou un souvenir particulier de ta toute première fois en Drag ?

C’était une catastrophe. Je débutais tout juste en maquillage, les habits, c’étaient des tenues chip au plus haut point ect. Mais surtout une chose qui m’a marqué, c’est lors de mon 1er passage sur scène, je me suis fait un claquage à la cuisse à cause des talons. Je m’en souviendrais toujours.

Comment pourrais-tu présenter Natalia Ailatan aux lecteurs ?

Je vais reprendre une expression que j’adore qui est « Natalia, c’est comme un 4×4, elle est tout terrain, elle s’adapte à tout, et fait de tout ». Ce qui est vrai, et surtout nécessaire quand on fait du Drag. Mais surtout, je dirais que c’est un personnage qui cultive son extra-féminité, très glamour, chic, et avec une grande douceur. Mais qui peut avoir son grain de folie aussi.

Est-ce qu’elle te ressemble dans la vie civile ou pas ?

Elle me ressemble sur certains points. Je suis quelqu’un de très posé, calme, à l’écoute, doux, gentil… En revanche, elle est beaucoup plus extravagante que moi et fofolle. Elle me permet de faire des choses que jamais je ne pourrais faire en garçon, car je suis quelqu’un de très timide.

Ton pseudo a-t-il une origine ou une histoire ?

Oui complètement. À la base mon 1er nom était Alyson, mais ce n’était pas le mieux. Et dans ma classe d’esthétique, il y avait une sublime élève russe qui s’appelait Natalia. J’ai adoré son prénom, et ce qu’elle était, alors j’ai décidé de changer, et de m’appeler Natalia, un peu en hommage à elle.

Tu chantes en live pour certaines de tes prestations. Tu chantais avant, ou c’est Natalia qui t’a fait oser franchir le pas ?

Pas du tout. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé chanter, mais vraiment. Et ce qui est très curieux, c’est qu’un jour, bien avant que je vienne sur Paris et commencer le Drag. Qui était plutôt d’ailleurs du travestissement que l’art lui-même. Une voyante m’a un jour dis « j’ai un message pour vous, on me parle de musique, chanson, je vous vois dans cet univers-là ». Ce à quoi je n’ai absolument pas cru du tout.

Et un jour, j’ai fait la connaissance de Fabien Sckarlakens, alias Dj Esteban, qui bossait au Banana Café. Où j’ai aussi travaillé un moment. Il m’a proposé de poser ma voix sur un des sons qu’il avait créé. Il a toujours beaucoup cru en mon potentiel, et je me suis lancé comme ça.

J’aime beaucoup car tu as de nombreux looks très différents. Tu les choisis en fonction des envies pour te faire plaisir ?

Oui, j’aime explorer beaucoup d’univers, et surtout des univers où on n’a pas l’habitude d’aller, de voir ou d’entendre. Je fais des choses très populaires, parce qu’il faut toujours avoir un bagage avec des valeurs sûres. Mais j’aime me démarquer en emmenant ceux qui me suivent dans ce que j’aime moi, et leur faire découvrir mes univers. C’est ça aussi la force d’une Drag, c’est d’arriver à faire apprécier des univers que le public ne connait pas forcément, et les marquer pour qu’ils se souviennent de nous.

Natalia est l’une des artistes de la troupe Golden Girls, peux-tu nous en parler un peu ?

Alors, tout a commencé lors d’un concours Drag sur Paris « La drag Academy » où j’ai fait la connaissance d’une des candidates Tania Show. Et tout de suite j’ai super bien accroché avec elle. Elle avait quelque chose qui m’a fasciné, et je me suis dit « elle, je veux que ça soit ma cop ! » Le concours se terminant, on est restés très proche. eOn a décidé de monter une petite troupe « Les diamond Divas » avec une autre des candidates du concours, on était 3. Ça n’a pas forcément accroché avec la 3ème, et donc on a décidé d’être que toutes les 2. Et on s’est rebaptisé « Les Golden Girls ».

On a ensuite intégré Samantha Renaert, que Tania connaissait très bien. Et qui apporte surtout un plus à notre troupe. C’était le trio parfait, car on a toute notre propre univers, que ce soit burlesque, ressemblance, visuel, et on se complète très bien. C’est la force de notre troupe, et ce qui plaît à notre public, il y en a vraiment pour tous les goûts. On a ensuite décidé d’intégrer une vraie chanteuse pour encore apporter quelque chose de qualitatif. Parce que moi je chante, mais on ne va pas se le cacher, je chante mes chansons, et j’aime jouer la sécurité. Je n’irais pas forcément m’aventurer dans le répertoire que tout le monde connaît. Même si parfois je tente, je n’ai pas forcément les compétences pour. Julie le fait très bien pour moi.

Et enfin, il ne manquait plus que des danseurs pour que la troupe soit vraiment à son maximum. Avoir des danseurs avec nous sur certains numéros apporte vraiment un plus niveau visuel, et le spectateur adore. On a donc recruté Killian, qui est devenu notre chorégraphe. Même si on donne tous nos idées lorsque l’ont créé une chorégraphie. Mais il est d’une grande aide quand on ne sait pas quoi faire, et surtout il nous fait progresser énormément en danse et gestuel. Ce qui nous permet d’être meilleures lorsqu’on fait nos solos. On a donc 2 danseurs garçon, et Julie qui chante, mais danse aussi très bien, et remplace donc si l’un des danseurs est absent ou autre.

Nous sommes donc une troupe très complète qui s’entend à merveille. On a toujours eu pour objectif de permettre à notre public de vivre une expérience unique. Dans une ambiance festive, et explosive de curiosités. Chaque spectacle est un moment de créativité où chacun s’exprime avec son talent dans des tableaux sans cesse renouvelés. Très important, nous changeons nos spectacles à chaque fois. Vous ne verrez donc jamais les mêmes numéros d’affilés.

Pour terminer, comment vois-tu Natalia Ailatan dans le futur ? Est-ce qu’il y a un but ou un rêve que tu aimerais réaliser grâce à ce « personnage » ?

Alors j’espère un jour pouvoir vivre de mon art à temps plein, car c’est très compliqué de nos jours d’en faire son métier principal. J’espère pouvoir continuer à apporter beaucoup de joie et de bonheur à mon public.

Je n’ai pas vraiment de rêve, je me sens déjà très chanceux de tout ce que cet art a pu m’apporter jusqu’à aujourd’hui. Et je remercie toutes les personnes qui me soutiennent, m’aident, et me font vivre des moments uniques. Je profite donc chaque jour de ce bonheur et l’avenir m’apportera ce qu’il aura envie. Je prendrais tout ce qu’il y a à prendre de positif, et qui pourra m’enrichir personnellement et artistiquement.

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Merci encore à Natalia Ailatan d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Vous pouvez découvrir son travail sur son Instagram ici.