Mika Rambar, le drag multi-facettes

Mika Rambar est un artiste pluridisciplinaire qui surprend, mélange les arts et sort des codes qu’on qualifiera de « classique » du Drag comme le grand public se l’imagine encore trop.

J’avais donc évidemment envie de le mettre en avant sur le site, et il a accepté avec plaisir. Découvrez son parcours, son travail et ses envies pour la suite.

 

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Pour commencer, peux-tu revenir un peu sur comment tu as découvert l’art du Drag au début ?

Je n’ai pas découvert à proprement parler l’art du drag. Il y a une dizaine d’années, le drag n’était pas revenu encore sur le devant de la scène. J’ai surtout commencé à m’intéresser au queer et à l’art queer, au fait de jouer et déconstruire les notions de genre. J’ai commencé avec un ami (Hererktor) des travaux photos autour du travestissement, jouant sur le masculin – féminin (gender fuck), à participer à des événements queer avec le Blog Vipère qui organisait des soirées « electrofucfdiscosucideparty » sur Toulouse. Puis, j’ai découvert le monde du cabaret et du burlesque grâce à Stéphane Lafage (Directeur artistique du cabaret Le Kalinka à Toulouse). Et à partir de là, Mika Rambar a évolué, en jouant toujours sur l’ambiguïté de genre. RuPaul’s Drag Race est venu par la suite, remettre les Drags au goût du jour.

Cela a donc été très progressif pour ta part.

Oui, je dirais que mon évolution s’est faite au fur et à mesure. J’ai dû déconstruire plein de choses avant d’arriver à ce que je suis aujourd’hui. J’ai dû lutter contre mon rapport au corps et ma timidité intense, à prendre plus confiance en moi. Quelques personnes m’ont aidé à franchir ces obstacles. Et la scène du cabaret m’a beaucoup aidé aussi.

Mika rambar dragqueens.fr
Photo par Hugo Bokeh

As-tu une anecdote ou un souvenir particulier de ta toute première fois en Drag ? En privé ou en public.

Depuis tout petit, j’ai toujours été stimulé par le déguisement et le travestissement. Mes premières fois, j’étais enfant, ma mère m’a travesti (je devais alors avoir 4 ans.) pour une soirée déguisée dans un centre de vacances. Elle m’avait fait un costume d’Alsacienne en papier crépon ! Je n’ai pas de souvenir de ma première fois en Drag, car je cultivais déjà le gender fuck depuis quelques années. J’ai juste fait évoluer mon esthétique et ma pratique.

Comment pourrais-tu présenter Mika Rambar aux lecteurs ?

Mika Rambar se définit comme Gender fuck, drag fuck, performeuse, plasticienne, DJette… Un artiste transgressif aux multiples facettes. Il se montre parfois poilu, souvent barbu, (ultra)maquillé, pérruqué, et souvent très déshabillé. Sur scène, il développe une pratique corporelle aux croisements de plusieurs références : drag, burlesque cabaret, strip-tease, art décalé (parfois clownesque). Il a de nombreuses influences, souvent liées au féminin, pouvant aller de la Vierge à la Marquise, en passant par la poupée Barbie et la pop culture (mais pas que…). Il reste un artiste transgressif, n’hésitant pas à jouer avec la nudité lors de ses shows.

Est-ce qu’il te ressemble dans la vie ou pas ?

Mika et Mika Rambar sont une seule et même personne. Donc oui, je dirais que Mika Rambar ressemble à Mika dans la vie « civile ». Comme on en a déjà parlé tout à l’heure, Mika Rambar se retrouve dans tous les personnages qu’il est sur scène, il est donc en quelque sorte une part de Mika, celle que le public voit.

Mika rambar dragqueens.fr
Photo de Simon Néaumet

Ton pseudo a-t-il une origine ou une histoire ?

L’histoire du pseudo Mika Rambar n’est pas vraiment extraordinaire… Aux débuts de Facebook (en 2008-2009) j’ai eu plusieurs pseudos : Mikaramel, Mikatapulte, puis Mika Rambar. C’est avec ce dernier pseudo que les gens ont commencé à m’identifier, ce qui fait que je l’ai gardé ensuite. Mais finalement, j’aime bien ce pseudo, et je l’ai gardé !

Peux-tu expliquer un peu aux lecteurs quand tu parles de Drag Fuck et Gender fuck?

Quand je parle du drag fuck, ça m’évoque en premier la transgression des codes habituels du Drag. Même si je me considère comme Drag, j’en adapte les codes. Dès mes débuts sur scène, et même avant le début du mouvement favorisé par Drag Race, je me suis défini comme gender fuck. J’aime l’univers du Drag, l’esthétique qu’il amène, mais je m’affranchis de certains de ses codes pour recréer mon propre univers, et être plus libre dans ma pratique artistique. En même temps, je parle aussi souvent de gender fuck, parce que je joue tout autant avec les codes de genre, et du masculin – féminin.

Tu es drag, DJ, showgirl, tu fais du burlesque. Est-ce que chacun de ces arts t’aide à nourrir les autres ? Cela t’apporte un équilibre ?

Toutes ces pratiques sont complémentaires et s’entremêlent. Je peux déployer la même énergie, sur scène ou derrière les platines. Le drag, les mixes, le burlesque, toutes ces disciplines me nourrissent et m’apportent stimulation et équilibre, que cela soit dans la conception d’un show, ou d’un mix (ou des deux en même temps).

Mika rambar Dragqueens.fr

À quoi ressemble une performance de Mika Rambar pour ceux qui ne t’ont jamais vu sur scène ?

Sur scène, j’ai plusieurs styles différents. Les performances sont du coup très variées. Souvent, elles seront toniques et dynamiques, mais parfois plus « contemplatives ». J’aime aussi présenter des numéros décalés et drôles. J’ai aussi quelques influences venant du burlesque.

Pour finir, comment vois-tu évoluer Mika Rambar dans le futur ? Est-ce qu’il y a un but ou un rêve que tu aimerais réaliser grâce à ce « personnage » ?

Ce dont j’ai envie pour le futur, c’est de continuer à élargir mes horizons, continuer à créer des numéros qui me plaisent (et qui plaisent.). J’aimerais aussi pouvoir un jour, pourquoi pas, ouvrir un lieu qui me ressemblerait autant que mes numéros me ressemblent. Et aussi conquérir le monde !

 

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Merci encore a Mika Rambar pour ses réponses. Vous pouvez le suivre sur son Instagram en cliquant ici et ainsi suivre son évolution.

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