Catherine Pine O’Noir, la Drag Rive Gauche

Catherine Pine O’Noir est mon invité pour parler de ses débuts, de son travail, de ses engagements, ou encore de sa mère Drag.

Bonne lecture.

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Pour commencer, peux-tu nous dire de quelle manière tu as découvert l’art du Drag au tout début ?

J’ai découvert ça quand j’ai vécu à New York, il y a bien longtemps, avant que Catherine ne naisse. Je suis allé avec mes colocs à un Drag Show sans savoir ce qu’était une Drag Queen, ni un Drag Show. J’ai eu un date ensuite avec un mec qui me parle de RuPaul’s Drag Race, j’ai commencé à regarder la saison 6 avec Bianca Del Rio. J’ai accroché, donc j’ai regardé les précédentes saisons, et j’ai continué en rentrant en France.

Ensuite, je me suis retrouvé à prendre des cours de voguing avec la house of Ladurée, qui donnait des cours à l’époque. Pour ça, j’ai acheté ma première paire de talons, puis j’ai été voir des shows à Paris. Ça a duré entre 6 mois et un an tout ça, où je sortais, mais sans me dire que j’allais débuter. Et à un moment j’ai franchi le pas.

Qu’est-ce qui t’a plu là-dedans ?

C’est compliqué, je dirais l’effet « tout le monde te regarde », les paillettes, les transformations. Je ne me souviens pas d’un truc précis qui m’a fait dire « ah mais c’est ça que je veux faire ». Comme beaucoup d’autres, je n’ai pas fait de théâtre, ni d’école de maquillage, donc rien en soit ne pouvais me pousser vers ça. Mais quand j’ai compris le pouvoir que ça pouvait faire sur les gens qui te regardent, comme 200 personnes qui rigolent à tes blagues, ou 100 qui dansent avec toi, là, j’étais décidé.

catherine-pine-o-noir-interview-dragqueens.fr
Crédit Photo Lara Gendre

Tu te souviens de ta première fois en Drag ? As-tu une anecdote à nous raconter ?

C’était une des premières Moda « La mort ». J’avais une robe, une perruque H&M pour enfants que j’avais peinte, trop petite donc que j’avais coincé avec un foulard. Donc je ne ressemblais pas à grand-chose. C’était la première fois que j’allais à une soirée avec autant de Drag et moi-même en Drag, si on pouvait appeler ça comme ça.

Pour parler de Catherine, comment pourrais-tu nous la présenter en quelques mots ?

Elle est hilarante en toute modestie. Entre vulgaire et classe, quelque chose entre la bourgeoise de la rive gauche et la petite meuf qui aime se découvrir. Elle adore jouer l’idiote mais est loin d’être conne, elle connaît ses classiques, son histoire, et sait pourquoi elle est là.

Est-elle éloignée de toi dans la vie civile ou non ?

C’est moi avec une paire de talons ahah. Tu me donnes des talons, des faux-cils et un micro, et hop c’est parti.

Ton pseudonyme fait comprendre parfaitement le jeu de mots. Est-ce qu’il a une explication ou une histoire pour toi ?

C’est venu avec une copine et je voulais un nom très français. Car Catherine a ce côté rive gauche et j’aime bien Catherine Deneuve, Catherine Frot, ce genre d’actrices. Je suis toujours fan, même si ça s’est arrêté, de Catherine et Liliane. Les copines un peu idiotes mais tu as envie d’aller râler avec elle. Et Pine O’Noir c’est parce que je bois beaucoup de vin rouge. Le petit O c’est pour faire un truc un peu décalé et ne pas l’écrire comme le vin.

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Crédit photo Lara Gendre

Catherine est la fille de Minima Gesté, quel genre de mère est-elle ? Comment cela se passe « concrètement » ?

Nous, c’est un peu particulier, car j’existais déjà avant que ce ne soit ma mère. J’avais déjà des bookings, un nom etc. Ce n’est pas elle qui m’a repéré et m’a dit, toi on va te mettre en Drag. Et puis à côté de ça on est amis dans la vie privée et c’est la Drag avec laquelle je préfère être booké, vraiment. On s’est vraiment rencontrés grâce au hosting car on aime toutes les 2 animer et tenir une audience avec un micro. Un jour pour rire elle m’a dit, ah mais pourquoi tu ne serais pas ma fille, je lui ai dit ok et je n’aurais pas pu rêver mieux comme mère Drag.

Tu parles de conviction et de connaître ton histoire. Tu fais du Drag par « plaisir » ou par engagement ?

L’un n’empêche bien entendu pas l’autre. C’est pour le plaisir c’est sûr, aussi pour l’argent car Catherine elle me met du beurre dans les épinards, on ne va pas mentir. C’est un job malgré tout, et ça rapporte un peu de sous, et heureusement. Et je connais mon histoire car je l’ai appris. Je n’étais pas éduqué sur « qu’est-ce que c’est qu’être Queer ? », sur les travailleurs du sexe, comment la Pride est née …  Avec Internet, il y a plein de manières de nos jours en plus pour apprendre des choses, écouter des discours et savoir de quoi on parle. Voilà ce que j’appelle nos luttes, nos combats…

Tu as lancé pendant le confinement ton petit programme vidéo « Coucou les pédales » sur Youtube. Est-ce que tu peux nous en dire deux mots ? Est-ce que cela va être pérenne ?

C’est pour beaucoup de choses, pour ne pas oublier comment me maquiller, pour m’amuser. Du coup, je me suis lancé à fond dans ces vidéos décalées. Le concept est que Catherine fasse plein de trucs, du maquillage, du bricolage, de la cuisine, qu’elle promène son chien. Un faux « behind the scene ». Après moi mon but c’est la scène et le public, j’aimerais que ce soit pérenne, mais ça ne pourrait pas être que ça, c’est impossible. Ça serait forcément à côté.

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Merci encore à Catherine Pine O’Noir pour sa gentillesse et sa disponibilité. N’hésitez pas à la suivre sur son Instagram pour voir son travail et ses projets à venir. Et pour sa chaine YouTube, cela se passe ici.

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