La Queen Parisienne : Déhlia Denoir
Dehlia Denoir, Queen talentueuse et avant tout homme très sympathique. Il a été le premier à me contacter lors de ma recherche de professionnels pour me transformer et m’a fait ce grand plaisir et privilège.
Il était donc tout a fait normal que je l’invite sur ce site pour le mettre en avant, s’il y en a besoin, et vous faire découvrir son travail et son parcours.
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Bonjour Déhlia,
Est-ce que pour commencer tu peux te présenter en deux mots et nous dire depuis combien de temps tu es Drag Queen ?
Bonjour ! Je suis Déhlia DeNoir, dragqueen et transformiste, originaire de la région bordelaise, mais j’ai pas mal bougé, et maintenant je vis à Paris. J’ai commencé le drag en 2013 et le transformisme (faire des ressemblances) il y a un peu plus de 3 ans, et ça fait un peu plus de 2 ans que c’est devenu un véritable travail à côté de mon travail de perruquier-maquilleur. On peut dire que je suis une Pageant Queen parce que j’ai participé à plusieurs concours, le Dragathon, Miss Europe Continental et surtout Glamazon, organisé par Othman de Poltorasky et Hot Event’s à Montpellier, que j’ai gagné l’année dernière (pour une fois que je gagne quelque chose, je le dis XD).
Comment as-tu découvert cet univers ? Quelqu’un t’a-t-il donné envie de le faire ?
J’ai découvert le Drag il y a plus de 10 ans grâce à des artistes japonais de la scène visual kei, le guitariste Mana-sama et le chanteur Kaya. Et en 2012, je suis tombé par hasard sur la saison 4 de Rupaul’s Drag Race et tout ça m’a vraiment donné envie de me lancer dedans.
Quel est ton style de Drag et a-t-il évolué avec le temps ?
Je n’ai pas vraiment de style de Drag. J’ai beaucoup d’influences, très diverses, et je pioche par-ci par-là en fonction de mes envies, mais en général c’est plutôt chic, un peu rétro. J’ai commencé le drag en étant très influencé par le visual kei et la mode gothic lolita donc des looks « gothiques », mais j’ai rapidement été influencé par le drag américain des queens de RPDR. Donc ça a pas mal évolué, mais je me sers toujours de mes premières tenues pour des numéros.
Est-ce que tu te souviens de ta première fois en Drag ?
Ma véritable première fois en Drag c’était pour Halloween pour sortir avec des amis. Et j’avais donc pour la première fois fait un maquillage vraiment Drag inspiré de celui de Raven (RPDR saison 2). Halloween, c’est vraiment le meilleur moment pour sortir en drag, tout le monde est maquillé et costumé donc on passe incognito.
Comment as-tu trouvé ton nom d’artiste ?
J’ai changé plusieurs fois de nom et à chaque fois, c’était très compliqué pour trouver. Quand j’ai trouvé Déhlia DeNoir, je voulais que ça soit un nom qui regroupe un peu mes influences, qui sonne quand même français, avec une référence américaine un peu rétro et un peu sombre (l’affaire du Dahlia Noir), et au visual kei avec DeNoir qui fait référence à l’album Rouge de Noir du groupe Velvet Eden. Mais beaucoup de personne se trompent sur mon nom (je ne parle même pas pour l’écrire), du coup, je me demande si je ne vais pas encore en changer XD même si maintenant tout le monde me connaît sous ce nom-là.
Être une autre personne sur scène qu’est-ce que cela t’a apporté ou t’apporte ?
Le Drag, c’est un costume, un masque. Ca protège beaucoup du regard des autres. Ca permet d’être plus libre, d’oser plus, que ce soit sur scène ou pas. C’est un peu une extension de soi, tout ce qu’on n’oserait pas faire devient possible en Drag. Bizarrement, ça m’a aussi aidé à accepter mon corps. Et maintenant je me dis souvent que j’aimerais bien garder mes poils, mais suivant les numéros que je fais ce n’est pas possible. En particulier avec les ressemblances.
Tu participes à des concours, quel était ton défi lors du tout premier ?
Le tout premier concours que j’ai fait, c’est le Dragathon à Paris. Et le défi, c’était surtout de raccourcir un de mes numéros. J’ai l’habitude de faire des numéros un peu longs, environ 5 minutes. Mais pour les sélections on n’avait au maximum que 3 minutes. L’autre défi a été pour la finale. Il fallait faire un duo avec une Queen qui n’avait pas été prise pour la finale. J’ai donc fait ça avec Vicky Lipss, une de mes sisters bordelaises. Et on a réussi à être dans le top 3.
Quel regard portes-tu sur cet univers du drag ?
Le Drag c’est génial. On peut tout faire avec, le mélanger avec plein d’autres formes artistiques, et certain.e.s font des choses extraordinaires avec. Après, entre Drags, j’ai la chance d’avoir rencontré une majorité de personnes plutôt bienveillantes. La seule chose que je regrette un peu, c’est que les réseaux sociaux ont pris beaucoup, trop peut-être, d’importance. Et qu’on juge plus les Drags sur leur nombre d’abonnés plutôt que sur ce dont elles sont capables de faire sur scène (je ne remets pas en cause celles et ceux qui ont du talent pour gérer leurs réseaux sociaux).
Tu es Drag depuis longtemps, as-tu vu une évolution ?
Je n’ai pas commencé il y a très longtemps comparé à d’autres Drags. Mais j’ai quand même vu une énorme évolution. Quand j’ai commencé, que ce soit à Bordeaux, ou après à Lyon, il y avait très peu de Drags. Et chacune avait vraiment une identité propre. Et depuis RPDR et surtout sa diffusion sur Netflix, le nombre de personnes qui se mettent au Drag a explosé (je fais moi-même partie du début de cette vague). Mais ça a aussi malheureusement un peu uniformisé le Drag, que ce soit dans le travail des artistes comme dans la demande du public.
Il y justement cette visibilité mondiale plus importante sur le monde Drag depuis l’émission de RuPaul. As-tu remarqué plus de mondes dans les bars et clubs depuis cette « mise en avant » ? Où plus de demandes de la part de lieux voulant organiser des soirées ?
Comme pour le nombre de personnes se mettant au Drag, le nombre de soirées a aussi explosé. À Paris il n’y a presque pas un jour sans qu’il y ait un événement avec des Drags. La plupart organisés par des Drags ou des collectifs Drags. Est-ce qu’il y a plus de monde aux soirées parce qu’il y a des Drags ? Peut-être, mais je pourrais difficilement répondre là-dessus.
Pour finir, as-tu des projets ou des envies dont tu aimerais parler ?
Je n’ai malheureusement aucun projet pour le moment. Je verrais comment se passe la reprise en septembre. Mais je travaille quand même sur de nouveaux numéros en espérant pouvoir rapidement les présenter sur scène.
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Merci encore à Dehlia pour son temps et sa disponibilité, n’hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux. Si vous voulez découvrir d’autres Queens Parisiennes, cliquez au hasard, ici ou ici.
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