Gina Gates, le drag producteur

Gina Gates est un drag qui nous vient de l’autre côté de l’Atlantique et plus précisément du Canada. Iel a accepté mon invitation en interview afin de parler de ses débuts, de son évolution, de son esthétisme et de ses projets.

Plongez-vous dans la découverte de ce personnage très intéressant et tourné vers les autres.

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Pour commencer, peux-tu revenir un peu sur comment tu as découvert l’art du Drag au début ?

J’ai découvert ça avec RuPaul’s Drag Race, et je me souviens aussi avoir été au Cabaret Mado plus jeune, et j’y avais vu des Drags. C’était vraiment ma première interaction avec cet univers. Et j’avais aussi rencontré Tynomi Banks, de la saison 1 de Canada’s Drag Race. C’était une rencontre avec une personne extraordinaire. Mais je n’étais pas du tout attiré par ça, car je trouvais que l’environnement était étrange, et j’entendais des choses plus ou moins positives sur le milieu Drag. Mais depuis plusieurs années ma vision a bien changé, et je me suis lancé, vraiment avec l’aide de la Drag Race.

Une personne ou un événement t’ont aidé ou persuadé de franchir le pas et de faire du drag toi-même ?

A Sherbrooke, il y avait un bar, Les Grands-Ducs de Wellington, qui voulait avoir des Drags de la région en régulière pour des soirées mensuelles. Mon copain de l’époque m’avait parlé de ce projet-là, et je m’y suis intéressé. J’ai rencontré le propriétaire, on a discuté, et ils m’ont laissé carte blanche. C’est vraiment ça qui m’a lancé, et même si le bar a fermé depuis, je les remercierais toujours pour cette opportunité.

De quelle manière as-tu appris à te maquiller ?

C’est de manière très autodidacte avec des vidéos sur Youtube notamment. Je suis une personne très observatrice et c’était la meilleure façon pour moi. On peut facilement trouver des trucs et astuces. Et j’ai une amie make-up artist qui m’a aidé dans mes premiers pas pour comprendre les outils.

gina gates interview dragqueens.fr

As-tu une anecdote ou un souvenir particulier de ta toute première fois en Drag ? En privé ou en public.

C’était un peu, on va dire, une simili Drag, quand on commence avec des petits pas de souris dans le drag. Et contrairement à beaucoup, pour moi ce n’était pas à Halloween, mais à Noël. J’avais décidé de faire un calendrier de l’avant virtuel, et j’ai fait des photos ludiques. Le personnage de Gina est sorti comme ça de ce calendrier, avec une perruque blanche pour faire un peu la fille du Père Noël.

Comment pourrais-tu présenter Gina Gates aux lecteurs ?

Gina Gates est une Drag qui franchit les barrières. Elle ne s’arrête pas au premier obstacle et va au-delà. C’est une créature, c’est-à-dire que c’est une Drag non-binaire, un peu Drag Queer. Gina est très alternative, amusante, et un peu grivoise dans son animation. Elle confectionne ses costumes à plus de 60%, j’ai produit des concours Sherby Drag Race, et j’ai ouvert des portes à d’autres drags.

Est-ce qu’elle te ressemble dans la vie civile ou pas ?

Je te dirais que ça dépend. Gina est une extension un peu plus volubile que moi. Je fais le même genre de blagues qu’elle, mais comme c’est un personnage public, je l’utilise surtout pour faire passer des messages sur la société, l’environnement, ou encore la communauté non-binaire. Au final je dirais que Gina n’est jamais très loin de qui je suis vraiment.

gina gates interview dragqueens.fr

Ton pseudo a-t-il une origine ou une histoire ?

Gina, tout simplement pour mon amour incommensurable pour le Gin. Et Gates, car justement j’ouvre des portes pour d’autres artistes drag. J’apporte mon grain de sel dans cet univers drag. J’avais choisi un autre nom de famille, mais en cherchant, le nom et prénom ensemble faisait ressortir un grand nombre de professeures de zumba avec cet homonyme. Et puis, Gina vient de Régina qui veut dire Reine, ça me va donc très bien.

Tu as des looks très divers. Est-ce qu’il y a un style en particulier que tu aimes porter en photo ou présenter sur scène ?

Oui j’ai plusieurs looks en effet, et pas spécialement de style qui me fait vibrer sur le long terme. Je choisis plutôt mes looks selon l’émotion ou le numéro à présenter. Après, j’aime beaucoup ce qui est punk et glam.

Est-ce qu’il y a une « pâte » Gina Gates pendant tes prestations ? Quelque chose qui fait qu’on sait que c’est toi.

Gina à des mouvements qui viennent très naturellement avec ses mains et ses bras qui font qu’on me reconnaît. Je suis aussi très conceptuelle avec des choses un peu loufoques mélangées à des performances solides. Et j’ai aussi un petit côté Club Kid dans mon côté alternatif et créatif.

Tu es une drag à barbe. Est-ce par simplicité pour ne pas te raser dans la vie ? Par esthétisme ? Par revendication ?

On entend beaucoup que garder sa barbe en drag c’est être paresseux. Mais pas du tout, on s’approprie un look, on utilise cette barbe et ça fait partie du maquillage. C’est mon esthétisme. Et il y aussi le côté revendicatif pour dire qu’il n’y a pas que des drag-queens, mais qu’il y aussi des créatures ou des drags à barbe. Qu’il y a de la place pour tout le monde. Et il faut ajouter qu’avec la barbe, le temps de la maquiller etc, ça prend autant de temps pour me préparer que si je n’en avais pas.

gina gates interview dragqueens.fr

Il existe une déclinaison de la Drag Race au Canada. Est-ce un concours auquel tu aimerais participer ?

J’ai pensé à y participer et j’avais envoyé ma vidéo d’audition pour la saison 2. Ils m’ont rappelé et on a discuté, mais ça n’a pas été plus loin. C’est très valorisant d’avoir eu une entrevue avec l’équipe. Après, au fond de moi, je ne pense pas que je veuille vraiment participer à ce concours ou à un autre. Je suis une personne qui se donne des défis naturellement et j’avance comme ça. J’ai aussi de très beaux projets qui arrivent sur lesquels je veux me concentrer à 100%. Donc ce n’est pas pour tout de suite que vous me verrez dans ce programme.

Pour finir, comment vois-tu évoluer Gina dans le futur ? Est-ce qu’il y a un but ou un rêve que tu aimerais réaliser grâce à ce « personnage » ?

J’aimerais vraiment devenir mentor. Donner la place aux artistes de demain. Car même si je suis encore jeune dans mon art, je suis vraiment un organisateur et producteur. Et ce côté-là en moi grandit naturellement. Dans le futur, je veux donc vraiment aider les drags à pouvoir se faire connaître, se développer ou même débuter dans cet univers.

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Merci encore à Gina Gates d’avoir accepté mon invitation pour cette interview. N’hésitez pas à le suivre sur Instragram ici pour découvrir un peu plus son travail et ses projets.

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